Table of Contents
Au Népal, la Génération Z s’inscrit massivement sur les listes électorales à l’approche des législatives prévues en mars, signe d’un désir de changement après des mois de contestation et de bouleversements politiques. À Katmandou, la file devant les bureaux d’inscription s’allonge et les jeunes expriment l’espoir d’un renouveau démocratique. Le 8 septembre, des milliers de Népalais ont défilé pour dénoncer le blocage des réseaux sociaux et la corruption des élites; selon le bilan officiel, 73 morts et des centaines de blessés ont été dénombrés. Le Premier ministre d’obédience maoïste KP Sharma Oli a démissionné, remplacé par un gouvernement provisoire mené par l’ex-cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, jusqu’à des législatives anticipées annoncées le 5 mars. Dans ce contexte, l’économie et l’emploi des jeunes restent au cœur des préoccupations, tandis que la Banque mondiale prévoit une croissance ralentie à environ 2,1 % cette année, et que le chômage des 15-24 ans est estimé à 20 % en 2024.
À Katmandou, la ruée de la Génération Z sur les listes électorales
Les inscriptions évoquent un engagement inédit chez les jeunes, selon les responsables locaux et les observateurs. Sirjana Rayamajhi, porte-parole du bureau local de la commission électorale, indique que l’affluence est telle que jusqu’à 400 personnes peuvent être accueillies chaque jour, soit quatre fois plus que lors des scrutins précédents. « L’affluence est énorme », décrit-elle, ajoutant que « Cette Génération Z fait preuve d’un vrai enthousiasme. Ces jeunes veulent qu’une autre génération apporte un changement au pays. Ces derniers jours, ils sont les seuls à se presser ici ».
Des témoignages personnels illustrent cette motivation. « Je vais voter pour la toute première fois de ma vie », affirme Sambriddhi Gautma, une future comptable de 20 ans rentrée spécialement d’Inde voisine où elle poursuit ses études pour s’inscrire sur les listes électorales. « J’ai vraiment hâte ». « Il faut absolument installer au pouvoir d’autres gens, capables d’éradiquer la corruption et de rendre notre pays meilleur », ajoute Samiksha Adhikari, 32 ans, une consultante qui entend bien ne pas manquer l’occasion du scrutin de mars. « Je veux choisir quelqu’un qui travaillera vraiment pour le bien de la nation », insiste-t-elle.
Lors des dernières élections parlementaires en 2022, près de 18 millions de jeunes Népalais de 18 ans étaient inscrits sur les listes. Les futurs votants ont jusqu’à la mi-novembre pour grossir leurs rangs, et l’enjeu est d’autant plus fort que l’incertitude économique pèse sur les choix des électeurs.
Le paysage politique après les émeutes
La démission du Premier ministre et l’arrivée d’un gouvernement provisoire dirigé par l’ancienne cheffe de la Cour suprême, Sushila Karki, ont été présentées comme une étape transitoire en attendant des législatives anticipées prévues le 5 mars. Selon l’AFP, cette période d’instabilité pourrait nourrir un mécontentement durable et influencer les intentions de vote des jeunes.
La nouvelle Première ministre s’est engagée à s’atteler aux revendications des protestataires et à restaurer les mécanismes démocratiques après les violences. L’incertitude politique persiste, et les analystes estiment que la crise pourrait influencer les résultats du scrutin en mars dans un contexte économique fragile. Selon la Banque mondiale, l’incertitude créée par les émeutes devrait ralentir la croissance autour de 2,1 %, contre 4,6 % l’an dernier.
Ce que cela signifie pour le scrutin de mars
Avec des millions de jeunes électeurs potentiels, l’enjeu est de savoir si cette génération va renouveler l’offre politique ou maintenir le statu quo. L’inscription en masse et l’enthousiasme observé autour du vote témoignent d’un espoir de changement et d’une volonté d’influencer les décisions publiques dans les mois qui viennent.
« Je vais voter pour la toute première fois de ma vie », répète Sambriddhi Gautma, et « J’ai vraiment hâte ». D’autres citent l’importance de choisir des candidats capables de lutter contre la corruption et de favoriser le développement économique, en espérant que la prochaine administration répondra davantage aux besoins des jeunes et des familles. L’affluence et l’ardeur civique montrent que cette Génération Z pourrait peser sur les résultats du mois prochain.