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Trois opérateurs français — Bouygues Telecom, Iliad (Free) et Orange — ont déposé mardi une offre de rachat de la plupart des actifs de SFR pour environ 17 milliards d’euros, une proposition aussitôt rejetée par Altice France, la maison mère du groupe. Cette démarche s’inscrit dans un contexte de restructuration financière et d’une ambition de consolidation du marché des télécoms en France. Les discussions pourraient influencer les tarifs, l’emploi et l’équilibre concurrentiel du secteur.
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Offre et rejet d’Altice France
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Bouygues Telecom, Iliad et Orange ont présenté mardi une offre non engageante pour acquérir la plupart des actifs de SFR pour 17 milliards d’euros, une proposition rapidement suivie d’un rejet officiel par Altice France.
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Selon des sources de l’industrie et des entretiens rapportés, l’offre visait principalement les actifs de l’opérateur et a été déclarée « immédiatement rejetée » par la direction lors d’un message adressé aux salariés, consulté par l’AFP. La direction a aussi rappelé que l’opération s’inscrivait dans un contexte de dette et de plan de restructuration.
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Altice France a indiqué que la dette était tombée à 15,5 milliards d’euros début octobre et a mis en avant des « actifs uniques » qui distinguent SFR de ses concurrents. Cette offre s’inscrivait dans un cadre où les acheteurs potentiels prévoyaient une consolidation du marché et ont présenté une proposition évaluée à 17 milliards d’euros.
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Réactions et analyses
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Plusieurs analystes ont relativisé le montant proposé. UBS estimait que 17 milliards d’euros serait « juste en deçà » de la valorisation moyenne du secteur, incitant les parties à rouvrir les discussions ou à attendre une offre concurrente. Oddo BHF a pour sa part souligné que « la marge de discussion est faible sans autre acheteur ».
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Le ministre de l’Économie, Roland Lescure, a affirmé mercredi qu’il resterait vigilant sur cette opération: « Je vais être extrêmement vigilant sur cette opération, parce qu’aujourd’hui en France, on a les prix des téléphones mobiles, des abonnements, parmi les moins chers d’Europe ».
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Du côté des salariés, la CFDT a dénoncé les risques d’un démantèlement éventuel et a estimé que « cette opération de concentration, si elle se concrétise, pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects », une inquiétude partagée par la CGT et le CSE.
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Enjeux pour les consommateurs et le marché
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Les acteurs ont souligné la nécessité de préserver un écosystème concurrentiel au bénéfice des consommateurs et de maintenir un cadre tarifaire stable. Les discussions futures restent incertaines et les autorités surveillent l’évolution de ce dossier, qui pourrait modifier l’équilibre entre les opérateurs dans un marché déjà mature.
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Les représentants des acheteurs ont rappelé leur intention de préserver la concurrence tout en répondant à des exigences industrielles, mais l’issue dépendra aussi des conditions financières et des éventuelles autres offres.