En Seine-Saint-Denis, le parquet de Bobigny a requis un procès contre deux policiers accusés de violences volontaires lors de l’interpellation d’un homme de 22 ans en septembre 2021 à Noisy-le-Grand, une affaire documentée par une vidéo amateur. L’affaire revient sur le rôle des images citoyennes et les suites judiciaires envisagées après des accusations de violences par des personnes dépositaires de l’autorité publique.
Procès requis contre deux policiers à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis)
Le parquet de Bobigny a requis, vendredi 17 octobre 2025, un procès contre deux policiers accusés de violences volontaires lors de l’interpellation d’un homme de 22 ans en septembre 2021 à Noisy-le-Grand. La procédure s’appuie sur une vidéo amateur d’environ quarante secondes filmée depuis le balcon d’un immeuble et montrant l’interpellation, l’homme maintenu à terre et l’intervention d’un troisième fonctionnaire qui porte un coup de poing puis un coup de pied à la tête.
Les faits remontent au 17 septembre 2021 vers 20 h 30, lors d’un incident lié à un attroupement et un tapage dans la rue. Le parquet avait ouvert une enquête pour violences par personnes dépositaires de l’autorité publique, confiée au SDSE de la préfecture de police. L’homme, visé par une plainte pour violences, outrages et menaces de commettre un crime ou un délit, avait été déféré en comparution immédiate et placé en détention provisoire. Il avait ensuite été libéré après la présentation de la vidéo ; une incapacité totale de travail (ITT) d’une journée lui avait été délivrée.
Selon une source proche de l’enquête, l’interpellation s’inscrivait dans un contexte de tension en lien avec la relaxe d’une autre personne poursuivie pour violences. Pendant l’intervention, les policiers avaient reconnu le jeune homme et l’avaient mis à l’écart. Les premiers éléments qui ressortent des sources évoquent que l’homme s’est énervé et a frappé les agents, qui ont eu cinq et six jours d’ITT, d’après le récit de l’enquête.
Réactions et éléments du dossier
Au regard de la vidéo et des images des caméras de la ville, le SDSE a néanmoins conclu qu’aucun danger pour les fonctionnaires de police n’était observé avant l’altercation, et que les premières violences visibles à la vidéo provenaient des policiers.
Me Arié Alimi, avocat du plaignant, a réagi à l’AFP: « Une fois encore, grâce à la vidéo d’une citoyenne, un homme victime de violences policières et poursuivi par le parquet de Bobigny va peut-être obtenir justice », a-t-il déclaré.
Selon les éléments du dossier, le parquet a saisi la justice sur la base de la vidéo et du témoignage du plaignant, qui avaient déjà été évoqués dans les médias après la diffusion des images, et l’affaire relance le débat sur le rôle des vidéos citoyennes dans les procédures pénales.