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Le missile AMRAAM (souvent orthographié « AMRAM »), missile air-air américain de moyenne portée, opère en toutes conditions météorologiques et se distingue par sa capacité à intercepter des cibles sans guidage continu après le lancement. Développé dans le cadre d’un programme conjoint entre l’US Air Force et la Marine américaine, il est entré en service en 1991 et a depuis été adopté par plus de 40 pays.
Qu’est-ce que le missile AMRAAM ?
Le AIM-120 AMRAAM est un missile tactique air-air de moyenne portée conçu pour remplacer l’AIM-7 Sparrow. Il permet aux pilotes d’engager des cibles à distance sans conserver le guidage actif après le tir.
Le système combine un guidage inertiel durant la phase intermédiaire, des mises à jour via une liaison de données et un radar actif intégré pour la phase terminale d’interception. Cette architecture lui confère une grande flexibilité tactique lors des engagements aériens.
Historique et développement
Le programme AMRAAM a commencé après une étude menée en 1975 concluant que la lutte contre les menaces aériennes futures nécessitait une portée d’environ 42 miles. La phase conceptuelle s’est achevée en février 1979.
En 1979, l’USAF a sélectionné, parmi cinq candidats, Hughes Aircraft et Raytheon pour passer à la phase de vérification et d’analyse. Après une compétition de vols d’essai, Hughes a obtenu fin 1981 le contrat de développement complet.
Le missile a fait l’objet d’un programme d’essais de huit ans ; plus de deux cents exemplaires d’essai ont été lancés depuis la base aérienne d’Eglin en Floride et d’autres sites. Il est entré en service opérationnel en septembre 1991.
Des mentions d’emploi opérationnel rapportent deux tirs aboutis lors de la campagne d’application de la zone d’exclusion aérienne dirigée par la coalition américaine entre 1992 et 2003, imposée au-dessus du sud de l’Irak après la seconde guerre du Golfe.
Au fil des années, l’utilisation de l’AMRAAM s’est largement répandue parmi les chasseurs américains et ceux de leurs alliés. Le missile a également été intégré à des systèmes sol-air comme le système de défense avancé national (NASAMS).
Caractéristiques techniques
- Type : missile tactique air-air de moyenne portée.
- Constructeurs : Hughes Aircraft et Raytheon (systèmes de défense).
- Longueur : 143,9 pouces (environ 366,6 cm).
- Poids au lancement : environ 150,75 kg.
- Diamètre : 17,78 cm.
- Portée : plus de 20 miles (~32 km) pour certaines versions ; les versions ultérieures offrent des portées bien supérieures.
- Vitesse : certaines variantes atteignent des vitesses supérieures à Mach 1 (niveaux supersoniques à hypersoniques selon la version).
- Guidage : guidage inertiel en phase intermédiaire, radar actif en phase terminale et liaison de données pour mises à jour en vol.
- Tête militaire : ogive à fragmentation explosif.
- Coût unitaire : environ 386 000 dollars par missile.
- Entrée en service : septembre 1991.
Capacités opérationnelles
Selon Raytheon, l’AMRAAM associe guidage inertiel avec mises à jour en mi-parcours et un radar actif pour la phase finale d’engagement. Cette combinaison permet une interception précise et autonome en phase terminale.
Le missile offre une grande flexibilité tactique : il peut être lancé depuis divers chasseurs (F-15, F-16, F/A-18, F-22, F-35) et depuis des plateformes sol-air comme NASAMS.
Une version sol-air à longue portée existe également : dotée d’un moteur plus puissant et d’algorithmes de contrôle de vol améliorés, elle peut intercepter des cibles à plus grande distance et à des altitudes supérieures.
La famille AMRAAM
Depuis sa création, l’AIM-120 AMRAAM a connu plusieurs mises à jour importantes qui ont amélioré son guidage, sa portée et sa résistance au brouillage électronique.
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AIM-120A :
Apparue au début des années 1990, cette version a introduit la capacité « fire-and-forget » (tir et se retirer), permettant aux avions d’engager puis de se dégager rapidement. Sa portée était alors limitée, estimée entre 50 et 70 km pour certaines conditions, et elle ne disposait pas des liaisons de données avancées des versions ultérieures.
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AIM-120B :
Cette variante a amélioré l’électronique embarquée avec des processeurs reprogrammables, permettant des mises à jour logicielles directement sur le terrain. La précision et la résistance au brouillage ont été renforcées, sans gains majeurs de portée ou de vitesse par rapport à l’A.
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Série AIM-120C :
La série C a introduit un corps plus compact et des ailerons réduits pour permettre le transport à l’intérieur de chasseurs furtifs comme le F-22. L’électronique miniaturisée a libéré de l’espace pour plus de carburant, augmentant la portée et l’efficacité.
Parmi ses variantes, le C-5 offre une portée accrue et une meilleure discrimination des cibles ; le C-7 améliore le guidage, la résistance au brouillage et la maniabilité contre des cibles manœuvrantes. Le C-8, très exporté, apporte des améliorations en portée, précision et guidage.
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AIM-120D :
La version D se distingue par une portée dépassant les 160 km et une liaison de données bidirectionnelle pour corriger la trajectoire en vol. Elle intègre également un système de navigation amélioré réduisant l’erreur en phase intermédiaire.
Les améliorations du moteur et du contrôle de vol permettent d’attaquer des appareils plus rapides et plus maniables à des distances plus grandes. Malgré un coût de développement élevé et un déploiement initial retardé, le D est devenu central dans les stratégies de supériorité aérienne, notamment lorsqu’il est employé sur des plates-formes avancées comme le F-22 et le F-35.