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Macron et les retraites: un mandat en équilibre

by charles
France

À Paris, Emmanuel Macron se trouve confronté à une question centrale: la réforme des retraites de 2023. Malgré des déclarations visant à éviter une censure immédiate à l’Assemblée, les gestes du gouvernement alimentent un débat national et fragilisent le calendrier présidentiel. Sébastien Lecornu a évoqué un décalage d’une échéance, et non une abrogation, mais les termes employés ont été interprétés différemment par les acteurs politiques. Depuis l’arrivée au pouvoir en 2017 et la dissolution de 2024, la coalition et l’Assemblée restent sans majorité, et le président s’appuie davantage sur ses prerogatives constitutionnelles.

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À Paris, le décalage d’une échéance sur les retraites relance le débat

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La mesure a été décrite comme une suspension par le Premier ministre, afin d’éviter la censure immédiate de l’Assemblée, mais l’Élysée affirme que le président n’a pas renoncé à l’objectif. « Les faits sont têtus »: la réforme de 2023 « était nécessaire », a expliqué M. Macron depuis la Slovénie. Le décalage d’une échéance, sur l’âge légal de départ, a été présenté comme moyen d’apaiser le débat et non comme une abrogation.

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À l’Assemblée, les réactions se multiplient. « Emmanuel Macron dévoile l’arnaque », a déclaré Mathilde Panot, présidente des députés LFI. « Il essaie de continuer à exister alors même que tout le monde a déjà tourné la page », renchérit sur Sud Radio le député RN Thomas Ménagé. « C’est son tempérament, son caractère », résume un conseiller gouvernemental, et « du Macron dans le texte » est utilisé pour décrire son style.

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\nMacron et Lecornu sur les retraites\n
Photo AFP illustrant les débats sur les retraites en France.
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Sans majorité et pouvoir présidentiel : une présidence en équilibre précaire

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Sans majorité à l’Assemblée, Renaissance et le groupe EPR passent sous la houlette de Gabriel Attal, tandis que le président conserve les prérogatives constitutionnelles: nommer un Premier ministre, dissoudre l’Assemblée. Cette configuration alimente une impression de fragilité et nourrit les analyses sur le rapport de force.

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Depuis la dissolution en 2024, les solutions élyséennes de socle commun, rebaptisées \ »plateforme de stabilité\ », n’ont ni empêché la censure de Michel Barnier ni la confiance refusée à François Bayrou; elles ont même généré un couac majeur avec le gouvernement le plus éphémère de l’histoire de la Ve République, dit Lecornu 1.

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Incité à \ »partager le pouvoir\ » par Gabriel Attal, et même, fait inédit, au départ anticipé par Édouard Philippe, Emmanuel Macron a opté pour renommer Sébastien Lecornu. Après lui avoir confié une mission auprès des partis \ »refusant la dissolution\ » qu’il a finalement reçus lui-même à l’Élysée, et conservé la haute main sur la formation du gouvernement. De quoi alimenter l’idée que décidément, ce président n’aime guère ses Premiers ministres, y compris ceux piochés parmi ses lieutenants. « Vous avez un Sébastien Lecornu, Premier ministre, qui déjà est dans un numéro de funambule en train d’avancer sur sa corde raide. Et il y a un président de la République qui lui agite la corde », métaphorise le député de gauche François Ruffin sur BFMTV.

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Mais l’entourage du président récuse tout \ »coin\ » entre le chef de l’État et celui du gouvernement. \ »Opposer les deux, c’est vieux comme le monde\ », minimise sur France 2 la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.

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L’épisode illustre enfin la difficulté pour M. Macron de demeurer en retrait dans une situation de grande précarité politique, et à 18 mois de la fin de son bail présidentiel. Depuis la dissolution, les dynamiques autour du pouvoir mettent en relief les défis structurels de la Ve République.

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