Le roi Charles III entame une visite d’État au Vatican avec sa épouse Camilla et va prendre part à un service œcuménique dans la chapelle Sixtine, une première depuis le schisme anglican il y a cinq siècles. Le palais de Buckingham rappelle que ce rendez-vous « marquera un moment important dans les relations entre l’Église catholique et l’Église d’Angleterre », et le thème retenu est la protection de la nature. Cette visite survient dans un contexte médiatique lié aux révélations autour du frère du roi et aux discussions sur le rôle religieux de la monarchie.
À Rome, Charles III et Camilla au Vatican pour un service œcuménique
Le service œcuménique dans la chapelle Sixtine, prévu jeudi, réunira le pape et le souverain britannique sous les fresques de Michel-Ange, autour du thème de la protection de la nature, un sujet cher à Charles III. La cérémonie mêlera des traditions catholiques et anglicanes, et la chorale de la chapelle Sixtine sera accompagnée de celle de Windsor.
« C’est un évènement historique », explique à l’AFP William Gibson, professeur d’histoire ecclésiastique à la Oxford Brookes university. Il rappelle que le souverain est tenu par la loi d’être protestant. « De 1536 à 1914, il n’y avait pas de relations diplomatiques officielles entre le Royaume-Uni et le Saint-Siège », dit-il. Londres a ouvert une ambassade au Vatican en 1982 seulement. Et ce n’est qu’en 2013 que la loi a été légèrement assouplie pour permettre aux membres de la famille royale qui épousaient des catholiques de conserver leur place dans l’ordre de succession, explique William Gibson. Jusque-là, ils devaient renoncer à toute prétention au trône.
Lors de leur visite, Charles et Camilla assisteront également à un autre service religieux œcuménique à la basilique Saint-Paul-hors-les-murs à Rome. À cette occasion, le roi sera fait « confrère royal », et un siège spécial a été créé pour lui, qui restera dans la basilique et pourra être utilisé à l’avenir par ses successeurs sur le trône britannique. Léon XIV et le monarque britannique célébreront ensemble l’année jubilaire ou Année Sainte de l’Église catholique, qui a lieu tous les 25 ans et attire des millions de pèlerins au Vatican.
Confrère royal et Année Sainte: les gestes symboliques du déplacement
Cette visite survient au lendemain de la publication des mémoires posthumes de Virginia Giuffre, principale accusatrice dans l’affaire du pédocriminel Jeffrey Epstein. Elle affirme avoir été contrainte à des relations sexuelles avec le prince Andrew, le frère de Charles III, à trois reprises, dont la première quand elle avait 17 ans. Déjà mis à l’écart de la famille royale depuis 2019, Andrew a annoncé vendredi, sous la pression de Charles, renoncer à utiliser son titre de duc de York.
Pour Charles, cette étape italienne vient s’ajouter à ses engagements publics, alors que la monarchie est au centre des questions liées à son rôle religieux et à la portée symbolique des visites d’État dans le cadre des relations avec le Vatican.