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Vingt-trois personnes ont été arrêtées à Dublin après une deuxième nuit de violences visant un hôtel servant d’accueil pour demandeurs d’asile, ont annoncé les forces de l’ordre irlandaises. Les incidents, survenus mercredi soir, font suite à une première nuit de heurts qui avait déjà conduit à six interpellations. Ces affrontements confirment une montée des tensions locales autour des questions migratoires et de l’hébergement des réfugiés.
Arrestations et déroulement des incidents
Les rassemblements se sont concentrés devant le Citywest Hotel, à Saggart, au sud-ouest de Dublin. Les manifestants ont lancé des projectiles et des feux d’artifice contre la police, selon des images diffusées sur les réseaux sociaux.
Les autorités ont précisé que la plupart des troubles étaient provoqués par des jeunes adultes et des adolescents. La nuit précédente avait déjà vu six arrestations après que des manifestations contre la politique migratoire du gouvernement ont dégénéré.
- 23 personnes arrêtées après la deuxième nuit d’affrontements.
- 6 personnes interpellées la nuit précédente.
- Les rassemblements persistent depuis plusieurs jours devant l’hôtel.
Bilan des blessés et intervention policière
Deux policiers ont été transportés à l’hôpital pour recevoir des soins. L’un d’eux a été touché à la tête par une bouteille, l’autre a souffert de blessures au bras et à l’épaule.
La police irlandaise, An Garda Síochána, a décrit la nature des troubles et insisté sur l’ampleur des comportements violents observés sur place. Les forces de l’ordre ont été déployées pour rétablir l’ordre et protéger l’établissement et ses occupants.
Réactions des responsables
Le ministre irlandais de la Justice, Jim O’Callaghan, a salué la réaction des policiers, la qualifiant de « courageuse » et « professionnelle ». Il a annoncé que de nouvelles arrestations étaient à prévoir.
Sur le réseau social X, O’Callaghan a déclaré : « Beaucoup ont été arrêtés et d’autres le seront. Ils seront inculpés, nommés et traités sans relâche par notre système de justice pénale. »
Origine des manifestations
Les protestations ont débuté après l’arrestation d’un homme de 26 ans, soupçonné d’avoir agressé sexuellement une fillette de 10 ans. L’arrestation a entraîné l’arrivée de manifestants devant l’hôtel où sont hébergés des demandeurs d’asile.
Les médias locaux ont rapporté que l’homme est un ressortissant étranger qui avait reçu, plus tôt dans l’année, une décision d’expulsion après le rejet de sa demande d’asile. Cette information a enflammé les débats publics et alimenté les rassemblements.
Contexte politique et opinion publique
Intervenant au Parlement, Mary Lou McDonald, cheffe du parti d’opposition Sinn Féin, a appelé à rétablir la confiance dans le système d’asile du pays. Elle a souligné que tout doute sur le respect d’une décision d’expulsion est profondément déstabilisant pour l’opinion publique.
Si l’extrême droite joue un rôle limité en Irlande comparé à d’autres pays européens, le sentiment populaire envers l’immigration s’est durci face à un nombre record d’arrivées ces dernières années. Un sondage Irish Times/Ipsos B&A réalisé l’an dernier indiquait que 59 % des personnes interrogées souhaitaient une politique migratoire plus restrictive.
En 2023, des émeutes anti-immigration avaient déjà éclaté à Dublin après qu’un citoyen irlandais naturalisé, né en Algérie, ait blessé trois enfants et un membre du personnel scolaire lors d’une attaque au couteau à l’extérieur d’une école primaire, ravivant les tensions sur la question migratoire.
Situation actuelle et perspectives
Les autorités ont indiqué que les enquêtes se poursuivent et que d’autres procédures judiciaires sont envisagées contre les personnes arrêtées. Les manifestations restent suivies de près par les forces de l’ordre pour éviter de nouvelles escalades.
Alors que la question de l’accueil des demandeurs d’asile alimente le débat public, les autorités doivent concilier sécurité, respect de la loi et protection des personnes vulnérables hébergées dans des structures comme le Citywest Hotel.