Le dossier du broyage des poussins au couvoir Boyé Accouvage, dans les Deux-Sèvres, éclaire un conflit entre une association de défense des animaux et l’entreprise propriétaire du site. Des vidéos publiées par L214 montrent des poussins vivants jetés dans une machine à broyer et d’autres écrasés à l’aide d’une raclette, des scènes dénoncées comme des « sévices graves » et des « mauvais traitements ». Terrena, qui exploite le site et emploie 130 salariés, affirme que l’enregistrement est « strictement encadré par la réglementation » et annonce une enquête interne. La France a par ailleurs interdit, depuis 2022, le broyage des poussins mâles dans la filière œufs, mais la pratique demeure autorisée pour la filière viande. Selon Terrena, le couvoir travaille avec une cinquantaine d’éleveurs dans cinq départements et produit environ un million de poussins et 220 000 pintadeaux chaque semaine.

Faits et cadre juridique autour du broyage des poussins
Les extraits vidéo publiés par L214 montrent un employé du site situé à La Boissière-en-Gâtine près de Niort lançant des poussins vivants sur le tapis d’une machine à broyer, tandis qu’un autre en écrase à l’aide d’une raclette, des actes décrits par l’association comme des « sévices graves » et des « mauvais traitements ». Dans sa plainte déposée au parquet de Niort, L214 affirme que ces gestes constituent un mauvais traitement dépourvu de nécessité et qu’ils découlent de choix purement économiques. Terrena, propriétaire du couvoir, réagit en indiquant qu’« une enquête interne est en cours afin de faire toute la lumière sur ces faits et de comprendre précisément les circonstances dans lesquelles ces images ont été tournées ». La coopérative précise aussi que les pratiques sont « strictement encadrées par la réglementation ». Depuis 2022, la France a interdit le broyage des poussins mâles dans la filière des poules pondeuses destinées à la production d’œufs, mais cette pratique demeure autorisée pour mettre à mort des poussins destinés à la filière viande, pour laquelle intervient le couvoir en question. La société Boyé Accouvage, qui emploie 130 salariés, fournit en effet une cinquantaine d’éleveurs de volailles de chair dans cinq départements – un million de poussins et 220 000 pintadeaux voyant le jour, chaque semaine, dans ses installations, selon elle.

Réactions et contexte du cadre légal
Dans ce contexte, L214 appelle à une interdiction plus générale du broyage des poussins et rappelle l’existence d’alternatives comme le sexage in ovo, déjà utilisé dans la filière œufs. L’association a publié des vidéos et des documents sur les pratiques du groupe et a porté l’affaire au tribunal judiciaire de Niort. Terrena affirme que les poussins viables sont valorisés et que l’élimination de ceux qui présentent des malformations représente « qu’une part très limitée des éclosions » et est « strictement encadrée par la réglementation ». Le dossier illustre le débat plus large sur le bien-être animal en agriculture française, dans un contexte où les règles diffèrent entre les filières œufs et viande et où les questions économiques restent centrales.