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À Gaza, des femmes tentent de survivre aux conséquences durables de la guerre israélienne. Rasha Abu Sbeaka a échappé à quatre bombardements et a été dégagée des décombres à deux reprises, mais elle se trouve aujourd’hui dans une course contre la montre : le cancer du sein de stade 3 qu’elle a développé pendant le conflit reste sans traitement adapté en raison de la destruction du système de santé et de la fermeture continue des points de passage.
Rasha Abu Sbeaka : un cancer en temps de guerre
Rasha affirme que son état s’est détérioré pendant la guerre et qu’elle pense que les émissions provoquées par les bombardements et les tirs de roquettes ont contribué à l’apparition de la maladie.
Elle décrit des difficultés respiratoires fréquentes et un accès aux soins complètement compromis. « Il n’y a pas de traitement médical ni d’alternatives à cause de la guerre et des points de passage fermés », dit-elle.
Sur le plan psychologique, la guerre a également laissé des traces profondes : « Ma santé psychologique a été complètement détruite. Je n’étais pas comme ça avant. J’aimais la vie », confie-t-elle.
Rasha Abu Sbeaka examine son bilan pathologique et demande d’urgence une évacuation pour être traitée à l’étranger.
Un système de santé en ruines et des évacuations insuffisantes
La destruction des infrastructures médicales à Gaza empêche de nombreux patients, dont des femmes atteintes de cancer, d’accéder aux soins indispensables.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a supervisé l’évacuation d’un petit nombre de patients, mais ces transferts restent largement insuffisants par rapport aux besoins.
- Nombre total de patients nécessitant une évacuation : environ 15 000.
- Parmi eux, environ 3 800 sont des enfants.
- Évacuations récentes signalées : 41 patients un jeudi, un chiffre marginal face à la demande.
L’ouverture du point de passage de Rafah entre Gaza et l’Égypte, stipulée dans le cessez-le-feu pour permettre le passage des personnes, reste bloquée. L’OMS appelle à l’ouverture de tous les points de passage pour l’aide et les évacuations médicales, avertissant que, au rythme actuel, ces évacuations prendraient une décennie environ.
Rasha et d’autres patientes insistent pour que les frontières s’ouvrent rapidement afin de pouvoir voyager à l’étranger et recevoir les traitements nécessaires.
Rasha consulte son rapport de pathologie et implore une évacuation pour traitement.
Mervat Sarhan : détention, torture et reconstruction d’une vie brisée
À Khan Younis, Mervat Sarhan lutte pour reconstruire sa vie après près de cinq mois de détention israélienne. Elle fait partie des Palestiniennes libérées lors du récent échange prévu par le cessez-le-feu.
Elle relate des sévices subis en détention : coups, chocs électriques et menaces de tuer ses enfants pendant les interrogatoires. Son calvaire a commencé un matin de mai lorsque des forces spéciales israéliennes, déguisées en femmes, ont fait irruption dans la chambre qu’elle partageait avec son mari.
Les soldats, selon son témoignage, ont perquisitionné la maison en réclamant des informations sur les captifs. Ils ont tué son mari devant leurs enfants effrayés, puis ont menotté Mervat et emmené son fils de 13 ans, laissant les plus jeunes enfants auprès du corps du père.
Transférée à la prison d’Ashkelon, elle dit avoir été maintenue dans une cellule sombre et isolée pendant un mois, soumise à des interrogatoires quotidiens et à des menaces visant à la priver de revoir ses enfants.
Conséquences plus larges et signalements de torture
De nombreux libérés présentent des signes de torture et d’abus, selon des témoins et des groupes de défense des droits humains. Certains corps rendus aux familles semblaient avoir été exécutés après avoir été aveuglés.
Les accusations de torture dans les prisons israéliennes ne datent pas d’hier, et les ONG documentent depuis des années des allégations de mauvais traitements envers les détenus palestiniens.
Pour les femmes de Gaza, la combinaison de blessures physiques, de traumatismes psychologiques et du manque d’accès aux soins médicaux essentiels crée une urgence humanitaire particulière — d’autant plus aiguë pour celles qui, comme Rasha, ont besoin d’un traitement contre le cancer.
Appel à la solidarité et à l’action
Rasha résume le sentiment partagé par beaucoup : « Je veux que le monde connaisse notre histoire. » Son appel met en lumière la nécessité d’ouvrir les points de passage et d’augmenter les évacuations et l’aide médicale pour éviter que la fin des combats ne soit suivie par une nouvelle vague de morts évitables.
Les défis à Gaza — soins médicaux détruits, blocus des passages et séquelles des détentions — rendent la situation des femmes particulièrement vulnérable et exigent une réponse rapide et coordonnée pour assurer l’accès aux traitements vitaux.

