Table of Contents
Un classement publié fin juillet par l’ONG Free Press, après six mois d’observation des 35 plus grandes entreprises médiatiques américaines, met en lumière le degré de soumission de certains groupes à l’administration Trump. Selon cet « indice de soumission des médias », des acteurs comme X (anciennement Twitter) d’Elon Musk et Trump Media figurent parmi les plus favorables au président, tandis que Bloomberg et Netflix se distinguent par leur indépendance.
Méthodologie et objectifs de l’index
Free Press, organisation fondée en 2003, a conçu cet indice pour examiner comment les grandes entreprises médiatiques réagissent aux pressions politiques et économiques. Le dispositif de suivi a ciblé 35 groupes afin d’analyser les transformations intervenues depuis l’élection de Donald Trump fin 2024.
Pour rendre les résultats lisibles du grand public, l’ONG utilise un système de symboles — des têtes de poulet — qui illustrent visuellement le degré de soumission d’une entreprise au regard de l’administration présidentielle.
Résultats marquants
Le classement révèle des tendances préoccupantes, notamment la montée d’un empressement de certaines entreprises à s’aligner sur l’exécutif. Parmi les résultats clés :
- X et Trump Media ont obtenu la note maximale de 5 « poulets », indiquant une propension marquée à promouvoir la ligne pro-Trump.
- Bloomberg et Netflix se sont vus attribuer une étoile, signe d’une indépendance appréciable vis-à-vis de la Maison-Blanche.
- Plusieurs grands groupes comme Disney, Paramount et Warner Bros. Discovery ont été pointés pour des comportements conciliants, notamment dans des affaires juridiques impliquant l’administration.
Ces conclusions ont été corroborées par des analyses spécialisées, dont Nieman Lab, qui a relevé certaines pratiques de promotion du contenu politique conservateur sur certaines plateformes.
Quatre formes de soumission identifiées
Free Press a catégorisé les formes de soumission observées en quatre domaines distincts afin de clarifier les mécanismes à l’œuvre :
- Paiements et règlements financiers: versements effectués à Trump ou à sa famille pour régler des litiges.
- Abandon d’engagements en matière de diversité et d’équité: recul sur des promesses internes liées à l’inclusion.
- Manipulation éditoriale ou censure: ingérences dans le contenu journalistique ou limitation de l’accès à l’information.
- Gestes de flatterie publique: participation à dîners, événements d’inauguration ou manifestations de soutien protocolaires.
Ces catégories permettent de mesurer non seulement la complaisance manifeste, mais aussi les formes plus subtiles d’accommodement.
Observations sur les acteurs et les tendances
Selon Timothy Karr, directeur de la stratégie et des communications chez Free Press, l’obsession de Trump pour la manière dont les médias traitent ses informations et ses attaques répétées contre les institutions journalistiques expliquent en partie ces dynamiques.
Plusieurs exemples illustrent cette tendance: des géants technologiques ont publiquement félicité Trump après sa victoire, tandis que des propriétaires influents, comme Jeff Bezos, ont exprimé un soutien ou une optimisme noté publiquement, parfois accompagné de contributions financières aux comités d’inauguration.
Karr souligne que la taille d’une entreprise augmente souvent la probabilité d’acquiescement, tandis que des médias plus petits ou spécialisés, tels que ProPublica, montrent davantage d’indépendance.
Système de notation: poulets et étoile
Le barème de Free Press va d’une à cinq têtes de poulet; une seule tête signale une faiblesse initiale, cinq têtes traduisent une promotion ouverte de la ligne présidentielle. Les entreprises réputées totalement indépendantes reçoivent une étoile en guise de distinction.
Cette iconographie visuelle vise à faciliter la compréhension pour le grand public et à pousser les groupes médiatiques à préserver l’indépendance éditoriale face aux pressions politiques et économiques.



