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Les appels se multiplient pour obtenir un accès humanitaire sécurisé à El Fasher, capitale du Nord-Darfour, alors que la ville fait face à des combats acharnés et à une crise humanitaire croissante. La coordinatrice humanitaire des Nations unies au Soudan, Denise Brown, a exhorté les Forces de soutien rapide (RSF) à permettre l’entrée des équipes humanitaires et à ouvrir des couloirs sûrs pour les civils.
Demandes urgentes de la coordinatrice humanitaire
Denise Brown a insisté pour que les RSF accordent un accès immédiat aux agences onusiennes et garantissent des voies de sortie sécurisées pour les populations civiles.
Elle a averti que de nombreux habitants d’El Fasher tentent de fuir, mais que les routes utilisées sont dangereuses et ne garantissent pas la sécurité des familles en mouvement.
Pour en savoir plus sur le contexte des Forces de soutien rapide : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/5/15/%D9%82%D9%88%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D8%AF%D8%B9%D9%85-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D8%B1%D9%8A%D8%B9-%D9%81%D9%8A-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%88%D8%AF%D8%A7%D9%86
Accusations de massacres et appel aux organisations internationales
Le ministère de la Santé du Darfour a lancé un appel pressant aux Nations unies et aux organisations de défense des droits humains pour intervenir et sauver les civils d’El Fasher.
Selon le ministère, la ville connaît « la pire catastrophe humanitaire au monde » en raison des massacres et des exactions subies par la population locale.
Le ministère accuse les RSF d’avoir commis des massacres, des exécutions sommaires, un nettoyage ethnique et des tueries systématiques, ainsi que des actes de représailles récents contre des civils depuis samedi.
Contexte du Darfour : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/19/%D8%AF%D8%A7%D8%B1%D9%81%D9%88%D8%B1
Déplacements massifs et chiffres récents
Une organisation locale a signalé l’arrivée de 1 117 nouveaux déplacés provenant d’El Fasher vers la zone de Tawila, dans le nord du Darfour, en raison de l’escalade de la violence et de l’insécurité.
La veille, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé entre 2 500 et 3 000 le nombre de personnes déplacées par les affrontements entre l’armée soudanaise et les RSF à El Fasher.
Ces mouvements s’ajoutent aux milliers d’autres déplacés enregistrés depuis le début des hostilités.
Rapport de l’OIM : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/12/16/%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%85%D9%85-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AA%D8%AD%D8%AF%D8%A9#:~:text=
État des combats et déclarations des belligérants
Les affrontements se sont poursuivis lundi entre l’armée soudanaise et les RSF à l’ouest d’El Fasher, selon la Coordination des comités de résistance.
L’armée n’a pas publié de commentaire officiel, tandis que les RSF ont déclaré que leurs forces « continuent d’opérer, de nettoyer El Fasher et d’éliminer les dernières poches de l’ennemi ». Cette formulation vise l’armée soudanaise.
Situation militaire et implications : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2023/6/4/%D8%A7%D9%84%D9%82%D9%88%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%B3%D9%84%D8%AD%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%B3%D9%88%D8%AF%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A9
Proposition de trêve humanitaire de trois mois
Mas’ad Boulos, conseiller du président américain Donald Trump pour les affaires africaines, a appelé les parties au conflit à examiner et à approuver immédiatement une proposition de trêve humanitaire de trois mois.
Il a indiqué avoir soumis un document de trêve qui, selon lui, a reçu l’accueil favorable des deux camps et a demandé aux RSF de s’engager sans délai afin de protéger les civils.
Boulos a également réclamé l’ouverture « immédiate » de corridors humanitaires pour permettre aux habitants d’El Fasher d’atteindre des zones sûres.
Profil de Mas’ad Boulos : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/12/5/%D9%85%D8%B3%D8%B9%D8%AF-%D8%A8%D9%88%D9%84%D8%B3-%D8%A3%D9%85%D9%8A%D8%B1%D9%83%D9%8A-%D9%85%D9%86-%D8%A3%D8%B5%D9%88%D9%84-%D9%84%D8%A8%D9%86%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A9-%D8%A3%D9%82%D9%86%D8%B9
Conditions humanitaires et risques pour la population
Des milliers de familles dans la ville assiégée souffrent d’un manque aigu de nourriture, de médicaments et d’eau potable en raison de la coupure des approvisionnements liée au siège et à l’interdiction d’acheminer l’aide humanitaire.
Cette situation expose en premier lieu les enfants et les personnes âgées au risque de famine et d’épidémies.
Jeudi dernier, quatre agences onusiennes — l’OIM, l’UNICEF, le Programme alimentaire mondial et le Haut-Commissariat pour les réfugiés — ont estimé à 260 000 le nombre de civils pris au piège à El Fasher, dont 130 000 enfants, privés d’accès suffisant à la nourriture et aux services de santé.
- Agences mentionnées : OIM, UNICEF, PAM, HCR.
- Nombre de civils bloqués : 260 000.
- Enfants concernés : environ 130 000.
Informations des agences onusiennes : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/4/16/%d8%a7%d9%84%d9%8a%d9%88%d9%86%d9%8a%d8%b3%d9%8a%d9%81 et https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2010/12/23/%d8%a8%d8%b1%d9%86%d8%a7%d9%85%d8%ac-%d8%a7%d9%84%d8%ba%d8%b0%d8%a7%d8%a1-%d8%a7%d9%84%d8%b9%d8%a7%d9%84%d9%85%d9%8a
Contrôle d’El Fasher et conséquences potentielles
Les RSF ont annoncé dimanche matin avoir pris le contrôle d’El Fasher après un siège qui a duré plus d’un an.
Des sources militaires soudanaises ont indiqué à Al Jazeera que l’armée avait évacué le quartier général d’une brigade à El Fasher pour des « raisons tactiques ».
La chute éventuelle d’El Fasher signifierait, selon des analystes, la prise de contrôle par les RSF des cinq États du Darfour, et une division effective du pays avec l’est sous influence de l’armée et l’ouest sous influence des RSF.
Contexte sur El Fasher : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2024/7/20/%D8%A7%D9%84%D9%81%D8%A7%D8%B4%D8%B1-%D9%85%D8%AF%D9%8A%D9%86%D8%A9-%D8%B3%D9%88%D8%AF%D8%A7%D9%86%D9%8A%D8%A9-%D8%B9%D8%B1%D9%8A%D9%82%D8%A9-%D8%A3%D8%B3%D9%87%D9%85%D8%AA-%D9%81%D9%8A
Bilans humains et déplacement de populations
Depuis le 15 avril 2023, l’armée et les RSF s’affrontent dans une guerre qui n’a pas pu être arrêtée malgré de nombreuses tentatives de médiation régionale et internationale.
Selon des rapports onusiens et locaux, ce conflit a causé la mort d’environ 20 000 personnes et a déplacé plus de 15 millions de personnes, entre déplacés internes et réfugiés.
Une étude menée par des universités américaines a avancé une estimation beaucoup plus élevée, portant le nombre de morts à environ 130 000.
Ce que demandent la communauté internationale et les droits humains
Les responsables humanitaires et des voix internationales exigent :
- Un accès humanitaire immédiat et sécurisé à El Fasher pour l’acheminement de l’aide.
- L’ouverture de couloirs sûrs pour permettre l’évacuation des civils vulnérables.
- La mise en œuvre d’une trêve humanitaire durable afin d’éviter une aggravation de la crise.
Le mot d’ordre principal revient autour d’une exigence claire : garantir un accès humanitaire El Fasher sans entraves pour prévenir une catastrophe humanitaire plus vaste.