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Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a annoncé mardi avoir demandé une médiation, notamment aux États-Unis et à l’Union européenne, pour parvenir à un « accord pacifique » avec l’Érythrée garantissant à l’Éthiopie un accès maritime. Cette requête intervient alors que les tensions entre les deux pays voisins se sont accentuées ces derniers mois.
Demande de médiation et interlocuteurs sollicités
Addis‑Abeba a officiellement sollicité l’intervention de plusieurs acteurs internationaux pour faciliter un règlement durable.
- États‑Unis
- Union européenne
- Russie
- Chine
- Union africaine
Le Premier ministre a déclaré qu’il n’avait « aucune intention d’entrer en guerre avec l’Érythrée » et qu’il croit fermement à une résolution pacifique du dossier. Il a ajouté que la demande d’accès maritime pour l’Éthiopie est « irréversible ».
Offres antérieures et réponse d’Asmara
Selon Abiy Ahmed, Addis‑Abeba a proposé plusieurs formules pour obtenir un passage vers la mer Rouge, dont l’ouverture d’un corridor vers le port érythréen d’Assab et l’offre d’aides, comme des approvisionnements en électricité.
Ces propositions, a‑t‑il indiqué, ont été rejetées par Asmara au motif que le port n’était pas prêt à accueillir de telles opérations. L’Éthiopie espère qu’une médiation internationale permettra de lever ces obstacles.
Contexte historique et politique
L’Éthiopie, deuxième pays le plus peuplé d’Afrique avec environ 130 millions d’habitants, est devenue un État enclavé après l’indépendance de l’Érythrée en 1993. L’accès à la mer reste pour Addis‑Abeba une priorité historique, juridique et économique.
Les relations entre Addis‑Abeba et Asmara ont connu des périodes de conflit, notamment la guerre meurtrière de 1998‑2000 qui fit des dizaines de milliers de morts. Un accord de paix a été signé en 2018 lors de l’arrivée au pouvoir d’Abiy Ahmed et des améliorations avaient alors été observées.
Récente détérioration des relations
Les tensions ont ressurgi en 2022, après la guerre du Tigré, durant laquelle l’armée érythréenne a soutenu les forces fédérales éthiopiennes contre les rebelles de la région nord. Le conflit du Tigré a causé d’importantes pertes humaines et déplacé des populations.
En octobre dernier, l’Éthiopie a accusé l’Érythrée de financer des groupes armés combattant ses forces, en particulier dans la région d’Amhara, et d’intervenir pour déstabiliser le pays. Asmara a rejeté ces accusations, les qualifiant de « farcicales et mensongères ».
Enjeux régionaux et prochains pas
L’accès à la mer Rouge est perçu par Addis‑Abeba comme vital pour son développement économique et sa sécurité. La création d’une force navale éthiopienne il y a cinq ans est, selon le Premier ministre, la preuve de l’attachement du pays à cette priorité stratégique.
Les prochaines étapes dépendront des réponses des pays sollicités pour la médiation et de la volonté d’Asmara de reprendre le dialogue. Le recours à des mécanismes diplomatiques internationaux vise à éviter une nouvelle escalade militaire dans la Corne de l’Afrique.