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La police tanzanienne a annoncé mercredi soir l’instauration d’un couvre‑feu à Dar es Salaam, la capitale économique, après le déclenchement de violences lors des élections présidentielles. Ces troubles ont eu lieu alors que la présidente Samia Suluhu Hassan, donnée largement favorite, fait face à des accusations d’exclusion des principaux candidats de l’opposition.
Coupure d’internet
Le groupe NetBlocks, qui surveille l’accès à internet, a signalé des perturbations des services en ligne à travers le pays. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des affrontements entre de jeunes manifestants et les forces de l’ordre, ainsi que des images d’une station‑service en flammes.
Faits marquants :
- Interruption partielle ou totale des services internet selon NetBlocks.
- Vidéos montrant des jets de pierres contre les forces de sécurité.
- Incendies signalés dans des zones urbaines.

Manifestations à Arusha et manifestations locales
L’opposition a diffusé des images montrant des dizaines de jeunes courant dans les rues d’Arusha, dans le nord du pays, sous d’épaisses colonnes de fumée. Les manifestants scandent des slogans tels que « Nous voulons notre pays », exprimant leur colère face à l’exclusion de leurs candidats.
Des témoins ont également rapporté des manifestations dans plusieurs quartiers de Dar es Salaam, dont l’incendie d’un bureau administratif local.
- Arusha : rassemblements importants et fumées visibles.
- Dar es Salaam : quartiers en proie à des affrontements et à des destructions.
- Utilisation d’applications de communication pour la coordination des manifestants.

Contexte politique et exclusion de l’opposition
Le principal parti d’opposition, Chadema, a dénoncé le scrutin comme une formalité consacrant la présidente Samia Suluhu Hassan, au pouvoir depuis 2021. Le parti a été exclu en avril pour refus de signer un code de bonne conduite électorale.
Par ailleurs, le leader de Chadema, Tundu Lissu, fait face à des accusations de trahison. Le retrait de figures majeures de l’opposition, dont le candidat Luhaga Mpina, a réduit la compétition, laissant la présidente confrontée principalement à de petits partis.

Faible participation et déroulement du scrutin
Les bureaux de vote ont fermé à 16h00, heure de La Mecque, après une journée marquée par une faible affluence. Les autorités ont annoncé que les résultats seraient probablement publiés dans les trois jours suivants le scrutin.
La présidente Samia Suluhu Hassan, qui a voté à Dodoma, a appelé les citoyens à exercer leur droit de vote. Malgré ces appels, l’abstention semble notable dans plusieurs bureaux.

Parlement et scrutin à Zanzibar
Outre la présidentielle, les électeurs ont choisi les membres d’une assemblée nationale de 400 sièges. Des élections locales se tiennent également à Zanzibar, archipel semi‑autonome, où les habitants votent pour un président et des vice‑présidents.
Ces scrutins parallèles s’inscrivent dans un contexte politique tendu, où la dynamique nationale influence fortement les résultats locaux.
Enquêtes sur des allégations d’enlèvements
Des organisations de défense des droits et des opposants ont récemment accusé le gouvernement d’être impliqué dans des enlèvements inexpliqués visant des critiques. La présidente Samia avait annoncé l’ouverture d’une enquête l’année précédente.
À ce jour, aucune conclusion officielle de cette enquête n’a été publiée, ce qui alimente la méfiance et les appels à davantage de transparence.

Couvre‑feu et réactions diplomatiques
Le couvre‑feu est entré en vigueur à 18h00, heure locale, dans l’objectif affiché de rétablir l’ordre public. Les autorités locales n’avaient pas encore publié de compte rendu détaillé des événements au moment des premiers bilans.
Les représentations diplomatiques ont pris des mesures de précaution : l’ambassade des États‑Unis a conseillé à son personnel de rester à domicile pour des raisons de sécurité.
- Couvre‑feu instauré à 18h00 (heure locale).
- Conseils de sécurité émis par des missions étrangères présentes dans le pays.
- Absence, pour l’instant, de déclaration officielle détaillée des forces de l’ordre.