Le baromètre de popularité ne cesse d’évoluer pour Emmanuel Macron, et le chiffre publié ce mois-ci confirme une impopularité persistante. Selon le dernier sondage, la cote de confiance du président est à 11 %, un niveau qui le classe parmi les plus bas de son mandat et qui rapproche son record de Hollande en 2016. Cette dynamique s’appuie sur des marges transversales: une chute marquée chez les plus de 65 ans et chez les retraités, et une solidité relative de certaines voix au sein du gouvernement nouvellement nommé. Dans ce contexte d’instabilité, les regards se tournent aussi vers les choix de politique intérieure et les enjeux budgétaires qui traversent l’opinion.
11 % de cote de confiance: Macron dans le bas du palmarès
Selon les chiffres publiés lors du baromètre, Emmanuel Macron décroche de cinq points par rapport au mois précédent et voit sa cote chez les plus de 65 ans et chez les retraités chuter respectivement de 11 et 9 points. Il rejoint ainsi le plus bas record atteint par son prédécesseur François Hollande en novembre 2016. À l’époque, le président en place s’affranchissait justement de son mentor et était en pleine ascension politique. À l’inverse, son Premier ministre, Sébastien Lecornu, voit sa cote augmenter de cinq points, à 26 %, depuis sa nomination le 9 septembre. Contrairement au locataire de l’Élysée, il bénéficie de la bienveillance des 65 ans et plus (+7 points) et des retraités (+9 points).

Le récit narratif autour de l’actualité met en évidence un contexte marqué par une crise institutionnelle et des tensions budgétaires, alors que l’Assemblée nationale continue de chercher des compromis sur le budget 2026. Dans ce cadre, l’hyper-président d’hier affirme avoir donné « carte blanche » à son nouveau Premier ministre et se tient en retrait des enjeux intérieurs pour se concentrer sur l’international.
« Bien sûr, il y a un effet de contexte avec un sentiment d’extrême lassitude dans le pays par rapport à cette espèce de chronique politique sans fin, où plus personne ne comprend rien », relève, auprès de l’AFP, le politologue Bruno Cautrès. « Et le sentiment aussi qu’Emmanuel Macron est responsable puisqu’il a pris la responsabilité de la dissolution de l’Assemblée nationale », en juin 2024, qui a plongé le pays dans la crise, faute d’avoir dégagé la moindre majorité, ajoute-t-il.
Depuis les législatives qui ont suivi, trois Premiers ministres — Michel Barnier, François Bayrou et Sébastien Lecornu — se sont succédé, chacun tentant de faire voter un budget sans être censuré. L’international occupe une place croissante dans les analyses, mais l’opinion se montre surtout préoccupée par les enjeux internes et la soutenabilité budgétaire.
À l’international et les conséquences sur l’opinion
À l’international, la dynamique de leadership domine les discussions. « Quand on arrive précédé d’un sondage à 11%, vos interlocuteurs comme Trump sourient », ajoute-t-il, pointant « l’image dégradée du pays » avec ses déficits publics structurels.
« La dimension internationale est totalement dominée par Trump. Emmanuel Macron n’incarne plus une sorte de leadership international incontesté, évident », pointe Bruno Cautrès. Le risque est désormais que sa popularité tombe sous les 10 %, et le divorce « profond et structurel » avec l’opinion deviendrait « total », selon le politologue.

Pour l’instant, les analystes situent le risque à moyen sur l’issue politique, la situation budgétaire et l’instabilité politique qui prévalent en 2025 en France.
 
			        