Home ActualitéEl-Fasher au Soudan: atrocités et réponse internationale

El-Fasher au Soudan: atrocités et réponse internationale

by charles
Soudan

Le Soudan est confronté à une nouvelle vague de violences à El-Fasher, ville clé du Darfour, après des mois de combats qui ont plongé la région dans une crise humanitaire sans précédent. Selon les sources, les Forces de soutien rapide (FSR) ont pris le contrôle de la cité après un siège long et meurtrier, avec des témoignages faisant état d’exécutions massives, de viols et d’obstacles à la fuite des civils. L’ONU appelle à des enquêtes indépendantes et les organisations humanitaires alertent sur l’ampleur des pertes et des déplacements des populations.

À El-Fasher, violences et témoignages

La prise d’El-Fasher intervient après des mois, voire environ 18 mois de siège, selon les observateurs; selon d’autres sources, plus de 500 jours se sont écoulés. Des témoignages crédibles évoquent des exécutions massives et des viols systématiques, et des civils empêchés de fuir. Le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a déclaré: « El Fasher, qui était déjà le théâtre d’un niveau catastrophique de souffrance humaine, a sombré dans un enfer plus sombre encore », lors d’une audience au Conseil de sécurité. La veille, près de 500 patients et accompagnants auraient été tués dans la maternité de l’hôpital de saoudien, « le dernier exemple de la dépravation avec laquelle cette guerre est menée ».

Vue d’une ville du Darfour après les bombardements
Les combats et les dégâts à El-Fasher décrits par les agences et les ONG.

Des civils fuient à pied vers les localités voisines de la région, déjà frappée par une famine persistante. À Tawila, un campement saturé a vu le jour, où les organisations humanitaires parlent de « foules traumatisées » et de « corps amaigris à l’extrême ». Les enquêtes et les analyses s’accordent sur l’ampleur du drame et les risques de déplacements massifs, avec des images et des témoignages qui circulent internationalement.

Parallèlement, des chiffres et des analyses soulignent l’étendue de l’offensive. Yale HRL affirme qu’il s’agit d’un « processus systématique et intentionnel de nettoyage ethnique » contre les peuples non arabes du Darfour, notamment les Fours et les Zaghawas, avec des déplacements forcés et des exécutions massives. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a vérifié qu’au moins 460 personnes ont été tuées dans une maternité d’El-Fasher, et le réseau des médecins du Soudan estime près de 2 000 morts au cours des deux premiers jours de l’entrée des FSR dans la ville. Les FSR ont déclaré avoir arrêté plusieurs individus accusés d’exactions, dont un combattant surnommé Abou Loulou, dans un communiqué où ils affirment se conformer à la loi et à la discipline en temps de guerre.

Civils déplacés et dégâts urbains dans le Darfour
Des vidéos et images satellites accusent les exactions et les déplacements forcés.

Les dynamiques régionales alimentent la crise. Rivalités et soutiens extérieurs se mêlent à la lutte entre les FSR et les autorités soudanaises: des rapports évoquent des armes et des drones fournis par des alliés régionaux, tandis que l’armée bénéficie du soutien de l’Égypte, de l’Arabie Saoudite, de l’Iran et de la Turquie selon les observateurs, sans que les pays ne reconnaissent une implication directe dans les violences internes.

Réactions internationales et chiffres des victimes

L’ONU a exprimé une inquiétude réelle face aux informations faisant état d’exécutions sommaires, de massacres, de viols, d’enlèvements et de déplacements forcés depuis la prise d’El-Fasher. Le Haut-Commissariat des droits de l’homme a reçu « des témoignages effroyables » et indique que des survivants se sont réfugiés dans des localités voisines comme Tawila. Des vidéos et d’autres images « choquantes » ont été recueillies et analysées, et l’on craint que le bilan ne puisse être chiffré précisément en raison de l’isolement des zones et de l’interruption de l’aide humanitaire.

Face à ces accusations, les Forces de soutien rapide ont annoncé l’ouverture d’enquêtes sur certaines exactions et ont procédé à l’arrestation d’individus, y compris un combattant surnommé Abou Loulou, vu dans plusieurs vidéos dont l’authenticité a été confirmée. L’OMS a confirmé des chiffres macabres, et le réseau des médecins du Soudan affirme un total qui s’aligne sur l’inquiétude croissante des organisations humanitaires face à un afflux de déplacés et à la dégradation des conditions sanitaires. Les partenaires humanitaires réclament un accès sans entrave pour fournir une aide vitale et demander des comptes selon le droit international.

Ces éléments témoignent d’un conflit qui se joue sur plusieurs fronts et qui exige des réponses claires de la part de la communauté internationale. Alors que les discussions sur une éventuelle trêve ou un cadre politique restent bloquées, les acteurs humanitaires appellent à des enquêtes indépendantes et à des mécanismes de reddition de comptes pour les crimes présumés, afin de prévenir une répétition des violences dans le Darfour et au Soudan plus largement.

You may also like

Leave a Comment