Treize ans après l’assassinat d’Antoine Sollacaro, trois membres présumés du Petit Bar vont être jugés à partir de ce lundi devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence. Le principal accusé, Jacques Santoni, est décrit comme tétraplégique et pourrait être absent, selon l’état de santé, une perspective qui pourrait influencer le déroulement du procès. Le 16 octobre 2012, l’ancien bâtonnier d’Ajaccio avait été tué de neuf balles dans une station-service; ce crime a marqué une étape majeure dans la lutte contre les réseaux corses et dans l’histoire judiciaire française. Les familles et les avocats espèrent des réponses sur les responsabilités et le déroulement des procédures dans ce dossier complexe.

À Aix-en-Provence, le procès s’ouvre devant la cour d’assises des Bouches-du-Rhône
Quatre accusés sont poursuivis pour l’assassinat d’Antoine Sollacaro et les actes qui entourent ce crime. André Bacchiolelli, Michaël Ettori, Jacques Santoni et Patrick Giovannoni font l’objet de poursuites pour complicité d’assassinat et d’association de malfaiteurs; dans un dossier joint, des charges liées à une tentative d’homicide volontaire la même année sur Charles Cervoni sont évoquées.
Jacques Santoni, décrit par la justice comme le commanditaire et le cerveau du Petit Bar, est tétraplégique et pourrait ne pas être en état de comparaître; une expertise rendue peu avant l’ouverture du procès laisse planer le doute sur sa présence au box. L’accusation estime néanmoins que des aménagements pourraient permettre son jugement en personne, selon les premiers échanges à l’audience. Le juge d’instruction précise que l’affaire comporte des éléments de complexité et que les débats devraient ébaucher des questions sur la présence ou l’absence du principal suspect.

Cette année, à l’approche du procès, sa veuve y a pour la première fois pris la parole. « J’aimerais que la justice passe, vraiment », a lancé Jeannine Farioli-Sollacaro. « Je ne voudrais pas que ce (procès) soit une mascarade », a-t-elle ajouté, selon des échanges relayés par des avocats et des sources présentes dans le dossier.
Aux côtés de Santoni, les discussions portent sur les chances d’une disjonction du dossier et sur d’éventuels renvois. Paul Sollacaro, fils du bâtonnier et également avocat, a déclaré à l’AFP mettre « au défi Jacques Santoni de venir s’expliquer devant la cour d’assises ». L’une des avocats de Santoni, Me Pauline Baudu-Armand, a précisé à l’AFP qu’elle et son client ne faisaient aucun commentaire avant l’audience. Me Sondra Tabarki, avocate d’un autre accusé contactée par l’AFP, n’a pas souhaité communiquer.
Enfin, Michaël Ettori, présenté comme un proche lieutenant de Jacques Santoni et en fuite depuis 2020, sera jugé en son absence, notamment pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes. André Bacchiolelli sera quant à lui jugé pour l’assassinat d’Antoine Sollacaro et la tentative sur Charles Cervoni. Selon l’enquête, Patrick Giovannoni, décrit comme une « petite main » du dossier et repenti, est renvoyé pour association de malfaiteurs en vue de la préparation de la tentative d’homicide sur Charles Cervoni. L’instruction s’est notamment appuyée sur ses confidences, et Giovannoni a obtenu en 2015 le statut de repenti. Contacté par l’AFP, son avocat a évoqué la possibilité de huis clos, tandis que les autorités rappellent que l’arme du crime n’a pas été retrouvée et qu’aucun ADN n’a permis de confondre les auteurs.
Source : AFP