Home ActualitéProcès Sollacaro: le cerveau présumé renvoyé dès l’ouverture

Procès Sollacaro: le cerveau présumé renvoyé dès l’ouverture

by charles
France

Le procès de l’assassinat de l’avocat Antoine Sollacaro, survenu à Ajaccio en 2012, s’est ouvert ce lundi à Aix-en-Provence. Trois membres présumés de la bande du Petit Bar doivent être jugés jusqu’à mi-décembre pour leur rôle supposé dans cet attentat rarissime contre un avocat. Jacques Santoni, commanditaire et « cerveau » du crime, était absent à l’ouverture et renvoyé à une audience ultérieure pour des raisons de santé. L’accusation s’appuie notamment sur les déclarations d’un repenti, Patrick Giovannoni, et la cour a évoqué des aménagements possibles pour permettre sa comparution.

Vue du procès Sollacaro à Aix-en-Provence
Photo AFP – Procès de Sollacaro à Aix-en-Provence

Ouverture du procès à Aix-en-Provence et renvoi du cerveau présumé

Le procès s’est effectivement ouvert à Aix-en-Provence, mais Jacques Santoni a été renvoyé à plus tard pour raisons de santé. Une expertise médicale avait conclu la semaine dernière à l’incompatibilité de son état avec une comparution et la cour a opté pour des aménagements: disjonction du cas, en clair renvoi à une autre audience, avec un calendrier allégé et une présence éventuelle en présentiel. « Nous pouvons décider de tenir un procès respectueux des droits de Jacques Santoni si tant est qu’il ait le courage de venir », a déclaré l’avocat général. Les avocats des parties civiles, notamment la veuve et les enfants d’Antoine Sollacaro, s’étaient également prononcés contre, estimant que Jacques Santoni cherchait à « organiser son immunité judiciaire » de façon « absolument scandaleuse ». Mais la cour a suivi les conclusions des experts et a prononcé le renvoi de l’affaire « au cours d’une autre audience » pour le seul Jacques Santoni. Les avocats de la défense d’André Bacchiolelli, présent dans le box et accusé d’être le tireur, ont ensuite plaidé le renvoi du procès pour leur client, assurant qu’« on ne peut pas partir pour six semaines de débat sans la présence de M. Santoni ». L’assassinat, survenu le 16 octobre 2012, avait été décrit comme une « onde de choc » par Christiane Taubira, alors ministre de la Justice. Il avait été abattu de cinq balles dans la tête par des assaillants à moto alors qu’il achetait son journal dans une station-service d’Ajaccio.

Outre Jacques Santoni et André Bacchiolelli, Mickaël Ettori, présenté par l’accusation comme un « proche lieutenant de Jacques Santoni » et en fuite depuis 2020, devrait être jugé en son absence. Les trois accusés nient les faits.

Archive photo du dossier judiciaire Sollacaro
Archive photo du dossier judiciaire; Corse Net Infos

– Repenti masqué –

L’arme du crime n’ayant jamais été retrouvée et aucun ADN n’ayant permis de confondre les auteurs, la juge d’instruction s’est appuyée sur les déclarations d’un repenti, Patrick Giovannoni. « Petite main » et gestionnaire du stock d’armes de la bande du Petit Bar selon les enquêteurs, il a obtenu en 2015 le statut de repenti et a affirmé avoir reçu les confidences de Jacques Santoni, qui aurait déclaré après la mort de l’avocat : « C’est nous qui avons tapé ». Tout en soutenant l’accusation, Giovannoni est également poursuivi pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’une autre tentative d’assassinat, jointe à l’affaire. Présent au tribunal, il est installé dos à la salle et porte « un masque ». Son avocat, Me Laurent-Franck Liénard, va de son côté « demander le huis clos » pour protéger son client. La veuve de la victime, Jeannine Farioli-Sollacaro, et les deux enfants étaient présents dans la salle d’audience. Son fils Paul Sollacaro, également avocat, avait mis « au défi » vendredi Jacques Santoni de venir en personne réitérer devant la cour ses protestations d’innocence.

La cour met en avant l’importance du cadre procédural et les échanges des représentants des familles, qui soulignent le retentissement de ce vieux dossier dans le monde judiciaire.

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