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Ariane 6: troisième lancement réussi avec Sentinel-1D en Guyane

by charles
France

Le lancement de la fusée Ariane 6 depuis le centre spatial de Kourou, en Guyane française, marque une étape majeure pour l’autonomie spatiale européenne. Le vol emporte le satellite Sentinel-1D dans le cadre du programme Copernicus, consacré à l’observation de l’environnement et du climat. Selon l’Agence France-Presse et d’autres dépêches, le décollage s’est produit à 18 h 02 locales (21 h 02 GMT), tandis que certaines éditions évoquent des horaires proches dans le fuseau métropolitain. Cette mission est le troisième vol commercial d’Ariane 6 depuis sa mise en service l’an dernier et s’inscrit dans une série de lancements prévus en 2025 pour consolider l’accès autonome de l’Europe à l’espace.

Fusée Ariane 6 en Guyane lors du décollage
Décollage d’Ariane 6 avec Sentinel-1D à bord, depuis Kourou.

Troisième vol commercial d’Ariane 6 et placement de Sentinel-1D

Le lanceur lourd Ariane 6 a décollé à 18 h 02 locales et la séparation du lanceur et du satellite est intervenue 33 minutes et 51 secondes après le décollage, plaçant Sentinel-1D sur une orbite héliosynchrone à 693 kilomètres d’altitude. Le satellite, pesant plus de deux tonnes, est destiné à l’observation de l’environnement dans le cadre du Copernicus et devra rejoindre Sentinel-1C, lancé en décembre 2024, pour maintenir le cycle de revisite à environ six jours. Sentinel-1D permettra de suivre l’évolution de la glace de mer, des icebergs et des glaciers, et de détecter des déversements d’hydrocarbures, des phénomènes de déforestation et les effets du changement climatique tels que les inondations ou les glissements de terrain.

« Ces satellites fonctionnent par deux, ils sont très similaires, presque identiques », a expliqué Pier Bargellini, responsable du programme Copernicus à l’Agence spatiale européenne, à l’issue d’une conférence de presse

Le président exécutif d’Arianespace, David Cavaillolès, a salué la précision du tir et a ajouté : « Ça permet au client d’utiliser son satellite plus longtemps, car il n’a pas besoin d’utiliser son carburant pour se mettre sur la bonne orbite », après le décollage. Au moins un quatrième vol commercial d’Ariane 6 est prévu d’ici la fin de l’année. Cette opération s’insère dans un contexte où, à la mi-septembre, Arianespace avait révisé à la baisse, de quatre à cinq, le nombre de lancements commerciaux d’Ariane 6 en 2025, tout en promettant de le porter près du double en 2026.

Données et objectifs Copernicus

Le système Sentinel-1D, équipé d’un radar avancé, fournira des images sensibles et précises de la surface terrestre quelles que soient les conditions météorologiques, jour et nuit. Son fonctionnement en duo avec Sentinel-1C assure un maintien du cycle de revisite et étend les capacités d’observation pour le suivi du climat, des glaces et des risques naturels. Les deux satellites intègrent des récepteurs Galileo pour améliorer le positionnement en orbite. Sentinel-1D a une durée de vie d’environ sept ans et demi et s’intègre dans la volonté européenne de renforcer l’autonomie d’observation de la Terre.

Satellite Sentinel-1D et Sentinel-1C en orbite
Sentinel-1D et Copernicus, en orbite, pour l’observation de la Terre.

Contexte et perspectives pour 2025

Le passeport des lancements Ariane 6 pour 2025 prévoit au moins quatre vols commerciaux, après le lancement initial de juillet 2024 et deux missions réalisées en 2025 (6 mars avec un satellite militaire et 13 août avec un engin météorologique). À la mi‑septembre, les opérateurs ont indiqué une réduction temporaire du nombre prévu de lancements pour l’année, tout en visant une forte progression en 2026 pour retrouver le rythme annoncé et accroître l’autonomie européenne face aux évolutions géopolitiques. L’objectif affiché est de maintenir un cycle d’accès à l’espace permettant une couverture de services Copernicus et, à terme, de soutenir une compétitivité européenne dans le secteur spatial.

Avec ces lancements, l’Europe réaffirme son autonomie d’accès à l’espace, dans un contexte de rapprochement entre les États-Unis et la Russie et d’un renforcement de la coopération européenne sur les systèmes d’observation et de navigation. Les prochains mois devraient confirmer le calendrier des missions Galileo et les livraisons de données qui soutiennent l’action climatique et la sécurité environnementale à l’échelle mondiale.

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