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Le président israélien Isaac Herzog et le chef d’état-major de l’armée, Eyal Zamir, ont fermement condamné la montée des attaques de colons contre des Palestiniens en Cisjordanie occupée, dénonçant une vague de violences quotidiennes qui inclut meurtres, passages à tabac et destructions de biens.
Condamnations officielles
Herzog a qualifié ces actes d’« choquants et graves », prenant une position rare et forte face à une violence des colons souvent peu critiquée publiquement par les plus hauts responsables israéliens.
Dans un message publié sur les réseaux sociaux, il a estimé que ces violences, commises par une « poignée » d’individus, « franchissent une ligne rouge » et a appelé « toutes les autorités de l’État » à agir de manière décisive pour éradiquer le phénomène.
Le général Eyal Zamir a également dénoncé la récente recrudescence des attaques. Selon un communiqué de l’armée israélienne, il a déclaré : « Je les condamne fermement » et a averti que l’armée « ne tolérera pas le comportement criminel d’une minorité qui ternit le public respectueux des lois ».
Incidents récents
Plusieurs épisodes violents ont marqué les derniers jours :
- Un groupe de colons a vandalisé une mosquée près de Salfit, versant du liquide inflammable à l’entrée et inscrivant des insultes raciales sur les murs, selon l’agence WAFA. Les habitants ont réussi à éteindre l’incendie avant sa propagation.
- Des dizaines de colons masqués ont attaqué des villages palestiniens, mettant le feu à des véhicules et à d’autres biens, puis affrontant des soldats israéliens. Une vidéo vérifiée par Al Jazeera montre plusieurs véhicules en flammes pendant que des Palestiniens tentent d’éteindre les foyers.
- Dans les incidents du mardi, les villages de Beit Lid et Deir Sharaf ont été ciblés : quatre camions de produits laitiers ont été incendiés, des terres agricoles et des baraques ont été détruites, ainsi que des tentes appartenant à une communauté bédouine.
La police israélienne a annoncé l’arrestation de quatre Israéliens arrêtés pour ce qu’elle a qualifié de « violence extrémiste ». Des soldats israéliens ont aussi été attaqués et un véhicule militaire a été endommagé, un fait relativement rare.
Réactions internationales
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio a exprimé son inquiétude que la violence des colons en Cisjordanie puisse déborder et fragiliser les efforts soutenus par les États-Unis pour la paix à Gaza. Après une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 au Canada, il a déclaré aux journalistes : « J’espère que non. »
Il a ajouté : « Nous ne nous y attendons pas. Nous ferons tout notre possible pour éviter que cela n’arrive. »
Campagne d’expulsion alléguée et témoignages
Le responsable palestinien Muayyad Shaaban a affirmé que ces attaques s’inscrivent dans une campagne visant à chasser les Palestiniens de leurs terres, accusant Israël de fournir protection et impunité aux colons.
Les violences rapportées comprennent incendies criminels, destructions de récoltes, vols, blocages de routes et invasions de domiciles, selon des témoignages et vidéos circulant sur place.
Données et contexte
La Commission de résistance à la colonisation et au mur (CRRC) de l’Autorité palestinienne a rapporté la semaine dernière que forces israéliennes et colons ont mené 2 350 attaques à travers la Cisjordanie le mois dernier, qualifiant la situation de « cycle continu de terreur ». Plus d’informations : https://www.aljazeera.com/news/2025/11/5/israeli-army-settlers-struck-2350-times-in-west-bank-last-month-report
Selon Mu’ayyad Sha’ban, les forces israéliennes ont commis 1 584 attaques, incluant agressions physiques, démolitions de maisons et déracinement d’oliviers. Les gouvernorats les plus touchés sont Ramallah (542 incidents), Naplouse (412) et Hébron (401).
Les attaques de colons s’intensifient souvent pendant la saison des récoltes d’olives (septembre-novembre), période cruciale pour les revenus de nombreuses familles palestiniennes. Voir le contexte agricole : https://www.aljazeera.com/news/2021/10/14/infographic-palestines-olive-industry
Le groupe israélien de défense des droits humains B’Tselem a déclaré que les colons attaquent les Palestiniens « quotidiennement », par tirs, passages à tabac, menaces, incendies de champs, destructions d’arbres et de cultures, vols, blocages de routes, invasions de maisons et brûlures de voitures : https://x.com/btselem/status/1987986903610912947
Les colonies israéliennes, majoritairement réservées aux Juifs et construites sur des terres occupées depuis 1967, sont considérées comme illégales par le droit international. On estime aujourd’hui entre 600 000 et 750 000 colons vivant dans plus de 250 colonies et avant-postes en Cisjordanie et à Jérusalem-Est occupée. Pour une cartographie des colonies : https://www.aljazeera.com/news/2025/9/16/mapping-the-21-illegal-settlements-israel-had-in-gaza-20-years-ago
Impacts sur le terrain
Outre les destructions matérielles, ces attaques provoquent des pertes économiques et des restrictions majeures de liberté de circulation pour les communautés palestiniennes. Les arbres fruitiers détruits et les récoltes brûlées portent atteinte aux moyens de subsistance locaux.
Les colons sont souvent armés et fréquemment accompagnés ou protégés par des soldats israéliens, selon de multiples rapports. Les actes rapportés vont de l’incendie criminel à des meurtres, exacerbant les tensions quotidiennes et alimentant un cycle de représailles et d’insécurité.
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