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Verdun: plainte pour propos révisionnistes après l’hommage à Pétain

by charles
France

Verdun se retrouve au cœur d’un nouveau chapitre sur la mémoire autour de Pétain après l’annonce du préfet de la Meuse, Xavier Delarue, qu’il allait porter plainte pour des propos « clairement révisionnistes » tenus en marge d’une messe en hommage au maréchal et à ses soldats. Organisée par l’Association pour la défense de la mémoire du maréchal Pétain (ADMP), la cérémonie a déclenché des réactions parmi les habitants et les élus. À la sortie de l’office, Elise, une manifestante citée par RTL, a déclaré : « C’est salir notre histoire que de faire ce qui se passe ce matin ». Le maire de Verdun, Samuel Hazard, avait tenté d’interdire la messe, mais le tribunal administratif de Nancy a finalement autorisé la cérémonie.

Verdun: plainte du préfet pour propos révisionnistes après l’hommage à Pétain

Selon l’Agence France-Presse (AFP) et relayé par BFMTV, Xavier Delarue a déclaré qu’il déposait des plaintes liées à des propos « clairement révisionnistes » proférés lors de l’événement et dénonçant l’usage politique de la messe. Cette information est tirée des reports de l’AFP et des suites évoquées par BFMTV, qui insistent sur la dimension pénale de l’affaire et sur le fait que les propos tenus seraient jugés incompatibles avec les valeurs républicaines.

Manifestation devant l'église lors d'une messe en hommage à Pétain à Verdun
Des manifestants devant l’église Saint-Jean-Baptiste, Verdun, lors d’une messe en hommage à Pétain.

La cérémonie s’est déroulée sous surveillance policière. Selon les témoignages relayés, une centaine de manifestants est venue protester devant le bâtiment religieux, et seules une quinzaine de personnes ont assisté à la messe lorsque les portes se sont refermées, selon RTL. À la sortie, Elise a témoigné: « C’est une incompréhension — tout le monde ne pense pas comme eux et il faut arrêter de donner de l’importance à des personnes qui ne représentent rien, qui ne représentent pas les idéaux démocratiques républicains ».

Le maire de Verdun, Samuel Hazard, a exprimé son sentiment quant à la gestion de la cérémonie: « C’est un combat pour défendre le pacte républicain et que des citoyennes et des citoyens pacifiquement soient présents pour protester contre une célébration religieuse en hommage à celui qui est l’antithèse de l’humanité. Ça me conforte dans l’idée qu’il ne faut rien céder ».

Manifestation devant l'église lors d'une messe en hommage à Pétain à Verdun
Des manifestants devant l’église Saint-Jean-Baptiste, Verdun, lors d’une messe en hommage à Pétain.

Cadre légal et réactions publiques autour de la mémoire de Pétain

Au-delà des déclarations du préfet, Jérôme Dumont, président du Conseil départemental de la Meuse et du Mémorial de Verdun, a condamné ces propos, les qualifiant de « révisionnistes » et a appelé à une approche pédagogique de l’histoire. Sur franceinfo, il a déclaré qu’il espérait leur condamnation et a plaidé pour que l’histoire soit mieux enseignée afin de prévenir les instrumentalisations et les manipulations des réseaux sociaux. Il a aussi mis en avant l’idée que l’histoire est un bien commun et a proposé une semaine nationale dédiée à cette pratique vivante, pour renforcer la transmission des valeurs républicaines.

Le préfet a ensuite affirmé qu’il porterait plainte sur la base de l’article 40 du Code pénal, qui oblige toute personne ayant connaissance d’un crime ou d’un délit à le signaler. Pour lui comme pour d’autres acteurs locaux, l’enjeu est de clarifier les limites entre mémoire et apologie d’un régime qui a collaboré avec l’Allemagne nazie et est responsable de crimes contre l’humanité. Jérôme Dumont a rappelé que Pétain a été jugé et condamné dans l’Histoire, et que les débats publics ne doivent pas dégénérer en révisionnismes acceptables au nom du souvenir.

La dimension historique est au cœur des échanges: Dumont a insisté sur le fait que « L’histoire est un bien commun, un outil d’intelligence et de liberté; elle éclaire notre présent, nourrit notre esprit critique et fonde notre citoyenneté ». Dans ce contexte, il a aussi souligné que la justice administrative avait autorisé la messe malgré l’opposition du maire et que le cadre mémoriel exige une vigilance civique accrue pour éviter les instrumentalisations politiques.

Jérôme Dumont, président du Conseil départemental de la Meuse, interviewé sur franceinfo
Jérôme Dumont, président du Conseil départemental de la Meuse, interviewé sur FranceInfo.

En résumé, l’affaire met en lumière le délicat équilibre entre mémoire historique et cadre juridique, alors que Verdun devient un terrain de débat sur les symboles nationaux et sur la place de l’histoire dans la société française actuelle.

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