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Une étude publiée dans la revue Neurology révèle que la consommation d’alcool régulière peut être associée à un risque accru de lésions cérébrales et de démence, y compris la maladie d’Alzheimer. Les résultats soulignent que même des niveaux d’alcool jugés modérés par certains peuvent influencer la santé du cerveau à long terme. Cet exposé met en lumière les liens entre la consommation d’alcool et le déclin cognitif, apportant des éclairages importants pour la prévention des troubles neurodégénératifs.
Contexte et méthodologie de l’étude
Des chercheurs brésiliens ont étudié 1 781 patients après leur décès grâce à des autopsies pour évaluer l’impact de l’alcool sur le cerveau. Les proches des patients ont été interrogés pour rapporter les habitudes de consommation d’alcool, puis les participants ont été répartis en quatre catégories: jamais bu, buveurs modérés (jusqu’à sept verres standard par semaine), gros buveurs (huit verres standard ou plus par semaine) et anciens buveurs (n’ayant pas bu d’alcool depuis au moins trois mois mais ayant déjà consommé). Une unité standard correspond à 14 grammes d’alcool, soit environ 350 ml de bière ou 150 ml de vin.
Résultats marquants de l’étude
Les chercheurs ont constaté que les personnes consommant huit verres ou plus par semaine présentaient un risque accru de lésions cérébrales liées à la mémoire et à la démence. D’autres résultats montrent que les gros buveurs avaient un risque accru de 133 % de développer une artériosclérose hyaline, une maladie caractérisée par l’épaississement et le durcissement des artères pouvant nuire à la mémoire. Les anciens gros buveurs présentaient quant à eux un risque accru de 89 %, tandis que les buveurs modérés avaient un risque augmenté de 60 %.
- Gros buveurs (8 verres/semaine ou plus) → +133 % de risque d’artériosclérose hyaline.
- Anciens gros buveurs → +89 % de risque.
- Buveurs modérés → +60 % de risque.
Selon les auteurs, l’artériosclérose hyaline entraîne une réduction du flux sanguin cérébral, ce qui peut favoriser des épisodes vasculaires et augmenter les risques de démence. Cette observation rappelle l’importance cruciale d’une circulation sanguine optimale pour le cerveau, qui assure l’apport de nutriments et l’évacuation des déchets.
Impact sur la circulation cérébrale et les mécanismes impliqués
La circulation sanguine cérébrale est essentielle pour nourrir les neurones et transporter les micronutriments nécessaires au fonctionnement cognitif. Un flux insuffisant peut favoriser des altérations cérébrales associées à la démence et à la maladie d’Alzheimer. Les experts soulignent que la diminution du flux sanguin peut aussi accroître les risques d’épisodes vasculaires mineurs qui, cumulés, contribuent au déclin cognitif sur le long terme.
Un spécialiste a ajouté: « une circulation sanguine adéquate apporte les nutriments et les matériaux nécessaires aux cellules cérébrales et évacue les déchets », soulignant l’importance de préserver une bonne vascularisation cérébrale pour maintenir les fonctions cognitives.
Effets chez les anciens buveurs et les implications à long terme
Les chercheurs ont aussi observé que les gros buveurs et les anciens gros buveurs présentaient des taux plus élevés d’enchevêtrements neurofibrillaires tau, structures associées à la démence et à la maladie d’Alzheimer, notamment à des stades avancés. Cette constatation indique que même si l’alcool n’est plus consommé, l’atteinte peut avoir été initée et le risque de démence peut persister. En clair, la lésion cérébrale peut être irréversible ou s’aggraver avec le temps, malgré l’arrêt de l’alcool.
En résumé
- Une étude brésilienne analyse les dossiers de 1 781 patients décédés pour évaluer l’impact de l’alcool sur le cerveau.
- Les gros buveurs (8 verres ou plus par semaine) présentent un risque accru de lésions cérébrales et de démence, avec des augmentations significatives du risque d’artériosclérose hyaline.
- Réduire la consommation d’alcool pourrait prévenir des dommages cérébraux irréversibles et diminuer le risque de maladies neurodégénératives.