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Bangladesh : familles réclament le retour et l’exécution de Hasina

by Sara
Bangladesh, Inde

Un tribunal spécial de Dhaka a condamné à mort l’ancienne Première ministre Sheikh Hasina et son proche collaborateur, l’ex-ministre de l’Intérieur Asaduzzaman Khan. À l’annonce du verdict, Shahina Begum s’est effondrée en larmes : son fils de 20 ans, Sajjat Hosen Sojal, avait été abattu puis brûlé par la police le 5 août 2024, quelques heures avant que des manifestations étudiantes ne forcent Hasina à démissionner et à fuir le pays.

La condamnation de Sheikh Hasina, rendue lors d’un procès tenu en son absence, a ravivé la douleur des familles des victimes et relancé les questions sur l’extradition depuis l’Inde. Pour beaucoup, le verdict est perçu comme une étape décisive vers la reconnaissance de l’ampleur des crimes commis pendant le soulèvement de juillet 2024.

Les accusations et le déroulé du procès

Les procureurs affirment que, le 5 août 2024 à Ashulia — un important centre de confection en périphérie de Dhaka — six manifestants étudiants ont été tués : cinq abattus puis leurs corps brûlés, et un autre brûlé à l’intérieur d’un poste de police.

Les autorités accusent Hasina d’avoir ordonné ces exactions pour conserver le pouvoir. Ces événements s’inscrivent dans une répression plus large du soulèvement de juillet, qualifiée de brutale par de nombreux observateurs et ayant entraîné, selon les Nations unies, la mort de plus de 1 400 manifestants.

  • Le procès s’est tenu en l’absence de Hasina et de Khan, réfugiés en Inde.
  • Le tribunal international pour les crimes a prononcé la peine de mort pour Hasina et Khan.
  • L’ancien chef de la police, Chowdhury Abdullah al-Mamun, a écopé d’une peine de cinq ans après s’être fait témoin à charge.

Image et souvenir des victimes

Shahina Begum et son fils Sojal au campus de City University

La photo montre Shahina Begum avec son fils Sojal sur le campus de la City University, un rappel poignant des vies brisées par la répression. Pour beaucoup de familles, le verdict représente à la fois une reconnaissance officielle de la brutalité subie et l’espoir d’une forme de réparation morale.

Réactions des familles : exigence de retour et d’exécution

Nombreux sont les proches des victimes qui réclament que Hasina soit ramenée au Bangladesh pour que la peine soit appliquée. Shahina Begum a déclaré qu’elle ne pourrait pas retrouver la paix tant que Hasina ne serait pas ramenée et pendue dans le pays.

Les familles s’interrogent aussi sur la capacité du gouvernement à faire respecter le verdict si la situation politique change. Elles craignent que de futurs dirigeants protègent Hasina et ses alliés, rendant illusoire la mise en œuvre de la condamnation.

  • Mir Mahbubur Rahman Snigdho et d’autres proches demandent que la peine soit exécutée publiquement et rapidement.
  • À Rangpur, la famille d’Abu Sayeed — première victime du soulèvement — a célébré le verdict et demandé l’extradition immédiate depuis l’Inde.
  • Des mères de victimes estiment qu’aucune peine n’est suffisante, mais que l’exécution apporterait une forme de justice.

Manifestations et symboles

Des milliers de personnes se sont rassemblées devant le tribunal à Dhaka et dans d’autres villes après l’annonce du verdict. Des étudiants ont promis de rester dans la rue jusqu’à ce que Hasina soit ramenée et que la peine soit appliquée.

À Shahbagh, des groupes ont mis en scène symboliquement l’exécution de Hasina pour marquer leur rejet de l’autoritarisme. Les manifestations reflètent une colère populaire et un désir profond d’empêcher le retour d’un régime perçu comme dictatorial.

  • Des organisations culturelles et de jeunesse ont organisé des marches et des reconstitutions symboliques.
  • Des partis politiques d’opposition ont salué le verdict comme une victoire contre l’impunité.
  • Des survivants et des symboles du soulèvement, comme Atikul Gazi, considèrent la décision comme une reconnaissance de la souffrance subie.

Réactions internationales et préoccupations sur l’équité du procès

Les Nations unies ont estimé que le verdict représentait un moment important pour les victimes, mais elles ont exprimé des réserves quant au fait qu’un procès en l’absence des accusés et une condamnation à mort puissent ne pas respecter les garanties d’un procès équitable.

Des organisations de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont également mis en garde contre l’usage de la peine capitale et ont souligné que des procédures expéditives en l’absence des accusés risquent d’affaiblir la justice.

  • Les organismes internationaux réitèrent leur opposition à la peine de mort et appellent à des garanties procédurales strictes.
  • Les familles des victimes, pour leur part, voient dans la décision une forme de reconnaissance de la gravité des crimes.

Enjeux diplomatiques : l’Inde et la question de l’extradition

Le prononcé de la peine met en lumière l’incertitude sur l’extradition de Hasina depuis l’Inde, où elle s’est réfugiée après sa chute du pouvoir. Les observateurs doutent que New Delhi accepte de remettre une dirigeante qui fut longtemps une alliée.

Les familles exigent des garanties politiques et judiciaires : elles veulent s’assurer que la condamnation ne restera pas lettre morte en cas de retournement d’alliances ou de changement de gouvernement au Bangladesh.

  • La mise en œuvre effective de la condamnation dépendra des tractations diplomatiques et des décisions indiennes.
  • La possible protection politique ou l’aide à l’évasion suscitent l’inquiétude parmi les proches des victimes.
  • Le débat public continue autour de la justice, de la responsabilité et du respect des droits humains.
source:https://www.aljazeera.com/news/2025/11/19/families-of-bangladesh-protest-victims-want-hasina-brought-back-hanged

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