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À Marseille, une plainte collective vise l’exposition à l’amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône. Plus de 50 personnes, parents d’élèves, enseignants et agents municipaux, ainsi que sept syndicats et trois associations, vont déposer une plainte contre X ce mercredi 19 novembre. Le dossier concerne des établissements marseillais et soulève des défaillances perçues dans le suivi de l’amiante et la protection des personnels. Le collectif réclame des mesures et une information renforcée sur les risques.

À Marseille, plainte pour mise en danger liée à l’amiante dans les écoles
Plus de 50 personnes, principalement parents d’élèves, enseignants et agents municipaux, vont déposer une plainte contre X à Marseille pour mise en danger face à l’amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône. Le dossier vise 12 établissements scolaires, pour la plupart situés à Marseille, et bénéficie du soutien de sept syndicats et de trois associations de victimes. La plainte sera déposée à 14 heures auprès du Pôle santé publique du tribunal judiciaire de Marseille, selon l’avocate Julie Andreu.
«La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti», rappelle dans un communiqué l’avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d’une douzaine d’établissements scolaires. «Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle», a expliqué dans un dossier de presse le collectif Stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants. Le collectif dénonce «de nombreuses défaillances», notamment une absence d’information sur l’amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux. En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80 % des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d’amiante.

Contexte national et risques sanitaires
La présence d’amiante est interdite depuis 1997 mais persiste dans de nombreux bâtiments scolaires. Selon le site de l’Assurance maladie, les pathologies liées à l’amiante représentent aujourd’hui la deuxième catégorie la plus fréquente de maladies professionnelles, avec 5 000 cas reconnus chaque année. Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014 prévoit que d’ici 2050, 50 000 à 75 000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante, auxquels s’ajoutent jusqu’à 25 000 décès par mésothéliome, pourraient être enregistrés.
Face à ce contexte, les plaignants estiment que les autorités locales doivent renforcer le suivi des bâtiments et accélérer les mesures de protection dans les lieux scolaires, afin d’éviter que d’autres cas ne surviennent.
Ce que disent les plaignants et les enjeux pour les établissements
Le collectif Stop amiante éducation réunit sept syndicats et trois associations et dénonce des défaillances structurelles, notamment l’absence d’information et de protection pendant les travaux, ainsi que des obligations réglementaires non pleinement respectées. «des travaux sur des sites contenants de l’amiante, ils doivent être mis sous cloche pour empêcher la propagation des fibres, fortement cancérogènes, et les ouvriers particulièrement protégés», rappelle le dossier. En mars, les syndicats enseignants avaient aussi évoqué que plus de 80 % des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d’amiante, et la situation reste à clarifier dans le cadre de la procédure en cours.