Le chef d’État-major des Armées, le général Fabien Mandon, a suscité une vive controverse lors du Congrès des maires de France en évoquant la nécessité d »accepter de perdre ses enfants », phrase largement relayée dans les médias français. Jean-Luc Mélenchon a réagi mercredi 19 novembre en exprimant un « désaccord total » avec ces propos et en estimant que ce n »était pas à un militaire d »inviter les édiles à des préparations guerrières décidées par personne. Le leader de La France insoumise a aussi dénoncé les sacrifices qui seraient imposés par des échecs diplomatiques. D »autres responsables politiques, notamment Fabien Roussel (PCF) et Sébastien Chenu (RN), ont dénoncé une tonalité va‑en‑guerre et appelé à la prudence dans le débat public.

Réactions en France après la phrase du CEMA Fabien Mandon (novembre 2025)
Jean-Luc Mélenchon a qualifié ce discours de « désaccord total » et a estimé que ce n »était pas à un chef d »État-major d »inviter les édiles à des préparations guerrières. Dans un message publié après les propos, le leader de LFI a répété que le CEMA « ne devrait pas dire ça » et a dénoncé ce qu »il a décrit comme des sacrifices liés à des échecs diplomatiques. Les députés du groupe LFI ont, de leur côté, publié un communiqué rappelant que le rôle du haut gradé ne saurait primer sur les responsabilités politiques. Des responsables de l »autre bord politique, dont Sébastien Chenu (RN), ont regretté une absence de légitimité et ont questionné la portée publique de ces remarques.
Le même jour, les échanges ont été relayés par d »autres partis. Fabien Roussel (PCF) a tonné sur X: « C »est NON ! 51 000 monuments aux morts dans nos communes ce n »est pas assez ? Oui à la défense nationale mais non aux discours va-t-en guerre insupportables ! ». Du côté de l »extrême droite, Sébastien Chenu a affirmé sur LCI que le général n »avait pas « la légitimité » pour tenir ces propos et a évoqué « une faute » de sa part, suggérant en filigrane que le président de la République aurait pu intervenir.

Contexte et enjeux évoqués par les armées
Au‑delà de ces réactions, le CEMA a été présenté, dans un cadre plus large, comme insistant sur la nécessité de préparer la France à d »éventuels conflits. Le même général avait déjà averti le 22 octobre devant les députés de la commission de la Défense que la France devait être prête à un choc dans trois, quatre ans face à la Russie, et que l »Europe pourrait être confrontée à des scénarios de haute intensité. L »un des débats porte sur le rôle des militaires dans le discours public et sur la façon dont les autorités politiques interprètent ces mises en garde.
Des voix associées à la politique et à l »analyse stratégique ont également rappelé que ce type de déclarations peut être interprété comme une pédagogie du risque, selon Jérôme Pellistrandi, rédacteur en chef de la revue Défense Nationale, qui estime qu »il s »agit de rappeler l »urgence de la préparation nationale. Par ailleurs, Catherine Vautrin, ministre des Armées et des Anciens combattants, a déclaré dans La Tribune Dimanche que l »Europe doit être prête à un conflit de haute intensité d »ici 2030, ajoutant que ne pas se préparer serait « une faute ». Des inquiétudes similaires ont été évoquées par les services secrets allemands quant à un possible conflit avec la Russie d »ici 2029, témoignant d »un écho international à ce débat français.