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Un juge fédéral américain a ordonné la suspension temporaire du déploiement de troupes commandé par Donald Trump à Washington, DC, portant un nouveau coup d’arrêt au projet présidentiel d’envoyer des militaires dans plusieurs villes du pays.
La décision intervient alors que des responsables municipaux avaient saisi la justice, affirmant que l’administration avait usurpé des prérogatives de police et recourait aux forces armées pour des missions de maintien de l’ordre intérieur.
La décision du tribunal
La juge fédérale Jia Cobb a temporairement suspendu le déploiement dans une ordonnance rendue jeudi. Elle a estimé que le président ne pouvait pas déployer des soldats « pour quelque raison que ce soit » sans respecter les limites juridiques.
La juge a accordé à l’administration 21 jours pour faire appel avant que l’ordonnance n’entre en vigueur, ouvrant ainsi une fenêtre procédurale pour la poursuite du contentieux.
Réactions du gouvernement
Les avocats du ministère de la Justice ont violemment contesté la plainte, qualifiant l’action en justice de « coup d’éclat frivole ». Ils ont écrit que « il n’y a aucune raison sensée d’ordonner une injonction annulant cet arrangement maintenant, d’autant plus que les revendications du District n’ont aucun fondement ».
L’exécutif défend ses déploiements comme une réponse à la hausse de la criminalité et à la nécessité de maîtriser les flux d’immigration clandestine, bien que de nombreux responsables locaux et d’État s’y opposent.
Contexte et précédents de déploiement
Le gouvernement fédéral a des pouvoirs particuliers à Washington, DC, mais l’administration Trump a étendu les envois de soldats et d’agents fédéraux dans une série de villes dirigées par des démocrates, souvent en l’absence d’un état d’urgence déclaré.
Des déploiements avaient déjà eu lieu à Los Angeles (Californie), Portland (Oregon) et Chicago (Illinois), présentés par la Maison-Blanche comme des opérations contre la criminalité et l’immigration irrégulière.
Accusations de violations et tensions locales
Des résidents et des groupes de défense des libertés civiles ont documenté des opérations agressives et dénoncent des violations des droits, y compris des cas de profilage racial et des interpellations de citoyens américains lors de ces opérations.
Le président a menacé d’emprisonner des élus locaux et des responsables d’État qui critiquent ces déploiements, exacerbant les tensions entre le fédéral et les autorités locales.
La plainte de Washington et les enjeux démocratiques
Une action en justice déposée en septembre par le procureur général de Washington, DC, Brian Schwalb affirme que la démocratie américaine « ne sera jamais la même si ces occupations sont autorisées à se poursuivre ». Les plaignants soutiennent que l’usage des forces armées à des fins de maintien de l’ordre municipal outrepasse les pouvoirs présidentiels.
Le premier déploiement ordonné en août impliquait environ 2 300 membres de la Garde nationale venus de différents États, ainsi que des centaines d’agents fédéraux issus de plusieurs agences.
Calendrier et prochaines étapes
Avec la suspension temporaire, l’administration dispose d’un délai de 21 jours pour interjeter appel. Si elle fait appel, le processus judiciaire se poursuivra et pourra conduire à de nouvelles décisions sur la légalité du recours aux forces armées sur le territoire national.
L’issue de cette procédure aura des implications majeures pour la pratique du déploiement militaire dans les villes américaines et pour l’équilibre des pouvoirs entre l’exécutif fédéral et les autorités locales.
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