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Baobab : l’arbre de vie menacé par le changement climatique

by Sara
Madagascar, Soudan, Yémen, Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Zimbabwe, Botswana

Avec ses multiples noms, sa taille imposante et son port majestueux, le baobab vit depuis des millions d’années. Présent dans les forêts sèches de Madagascar, dans de nombreuses régions d’Afrique, dans le nord-ouest de l’Australie et, de façon plus limitée, dans d’autres pays, il est souvent bien plus qu’un simple arbre : dans certains endroits, il constitue un véritable habitat.

Le baobab porte différents noms selon les régions. Il pousse dans trois pays arabes : le Soudan, le Yémen et l’Arabie saoudite. On l’appelle aussi tiblidi, humayra, kulhima, bouhibab, arbre-bouteille, arbre renversé ou « pain de singe ». Son nom scientifique est Adansonia digitata.

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Mythes et symbolisme

En tant qu’espèce singulière, le baobab a inspiré de nombreuses légendes au fil des siècles et est souvent appelé « arbre de vie ». Il est perçu comme préhistorique, antérieur à la présence humaine et aux divisions continentales.

Le baobab symbolise la résilience et la vie. Sur les huit espèces connues, six se trouvent à Madagascar, et l’arbre pousse également dans 31 autres pays africains. Il occupe une place centrale dans les traditions, les médecines locales et le folklore.

Les usages de son écorce et de son fruit sont très variés : les chercheurs estiment plus de 300 usages durables, en faisant une ressource essentielle pour de nombreuses communautés.

Caractéristiques et longévité

Le baobab, parfois appelé « arbre renversé » parce que ses branches évoquent des racines, est associé à des récits sur la création, la connaissance et la vie éternelle dans les mythologies africaines.

Des études suggèrent que le genre Adansonia remonte à plus de 200 millions d’années. Des explorateurs européens ont avancé des âges pouvant atteindre 5 000 ans, mais la datation au carbone montre généralement des âges pouvant atteindre environ 3 000 ans.

Ces arbres peuvent atteindre 30 mètres de hauteur et, dans certains cas, le tour de leur tronc dépasse 50 mètres. Les populations de la savane ont traditionnellement structuré leur vie autour de ces géants.

Grand baobab au tronc massif, symbole de Madagascar et de l'Afrique

Un véritable « arbre de vie »

Le baobab est surnommé arbre de vie car il fonctionne comme un véritable organisme vital dans les zones arides. En tant que plante succulente, son tronc charnu stocke d’énormes quantités d’eau, parfois jusqu’à 120 000 litres.

Cette capacité en fait une ressource cruciale pour les humains et les animaux durant les longues périodes de sécheresse. Les troncs creux servent de maisons, de magasins, voire de stations d’attente pour les bus ou de lieux de réunion.

Fruits de baobab riches en nutriments durant la saison sèche

Chaque partie du baobab est utile :

  • Le fruit, appelé « pain de singe », est riche en nutriments et constitue une source alimentaire importante.
  • L’écorce peut être transformée en tissus, cordes, nattes et même en papier.
  • Les feuilles se consomment comme complément alimentaire une fois bouillies.
  • Le pollen et les fleurs servent à fabriquer de la colle ou d’autres préparations artisanales.

Les fleurs blanches, grandes, s’ouvrent la nuit et se fanent en 24 heures ; elles sont pollinisées par les chauves-souris qui se nourrissent de leur nectar. Les fruits, longs d’environ 30 centimètres, contiennent une pulpe riche en acide organique naturel, vitamine C, calcium, fibres, antioxydants et autres minéraux.

Pulpe de fruit de baobab qui sèche naturellement sur l'arbre pour former une poudre riche en vitamine C

Le baobab est aussi un refuge pour la faune. Il fournit eau et abri à des centaines d’espèces : oiseaux, lézards, singes et même éléphants qui se nourrissent parfois de son écorce pour trouver de l’humidité.

Baobab offrant eau, pâturage, ombre et ressources médicinales

Le baobab africain se distingue aussi par sa croissance en troncs multiples soudés entre eux. L’écorce se renouvelle dans les espaces entre ces troncs, créant des cavités particulières appelées fausses cavités.

L’impact du changement climatique

Le long du fleuve Zambèze, quatrième plus long fleuve d’Afrique, les communautés locales connaissent ces arbres par leurs branches qui ressemblent à des racines. Une légende locale raconte que les baobabs, orgueilleux, furent retournés par les dieux.

Pendant des siècles, ces peuples ont vécu en harmonie avec le baobab, l’utilisant sans le surexploiter. Mais l’ère du changement climatique a commencé à modifier cet équilibre.

Au cours de la dernière décennie, neuf des treize plus anciens et plus grands baobabs d’Afrique du Sud, du Zimbabwe et du Botswana sont morts. Les scientifiques estiment que la hausse des températures a contribué à leur dépérissement, en affaiblissant les arbres et en les rendant plus vulnérables à la sécheresse et aux maladies.

Outre la déforestation et les incendies, le changement climatique apparaît comme une menace majeure pour la survie du baobab. Les modèles climatiques indiquent que certaines espèces, notamment à Madagascar, pourraient disparaître dans un avenir proche.

source:https://www.aljazeera.net/climate/2025/11/26/%d8%a7%d9%84%d8%a8%d8%a7%d9%88%d8%a8%d8%a7%d8%a8-%d8%b4%d8%ac%d8%b1%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%ad%d9%8a%d8%a7%d8%a9-%d8%a7%d9%84%d8%a3%d8%b3%d8%b7%d9%88%d8%b1%d9%8a%d8%a9

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