Table of Contents
Une audience préliminaire s’est tenue mercredi à Paris concernant la possible extradition de Halima Ben Ali vers la Tunisie. Le parquet français a requis des informations complémentaires auprès des autorités tunisiennes avant la prochaine audience fixée au 10 décembre. Cette démarche vise à garantir qu’une éventuelle remise soit compatible avec le droit à un procès équitable.
Demande d’informations et enjeux juridiques
Le procureur près la chambre d’instruction chargée des dossiers d’extradition a officiellement demandé à la Tunisie d’adresser des éléments supplémentaires au dossier. Ces éléments doivent permettre à la justice française d’apprécier la recevabilité de la demande et les conditions d’une remise éventuelle.
Parmi les points sollicités figurent notamment :
- Des précisions sur les garanties de procès équitable offertes en Tunisie.
- Des informations relatives à la prescription éventuelle des faits reprochés.
- Des documents détaillant les actes et infractions imputés à Halima Ben Ali.
Le juge prendra en compte ces informations avant l’audience du 10 décembre pour décider de la suite à donner.
Les accusations portées contre Halima Ben Ali
Le dossier soumis à l’audience indique que les autorités tunisiennes reprochent à la fille cadette de l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali des infractions à caractère financier. Les chefs d’accusation évoqués comprennent le blanchiment de capitaux acquis pendant la période du pouvoir de son père.
Selon les éléments du dossier, ces faits pourraient être passibles de peines atteignant jusqu’à vingt ans d’emprisonnement. Une notice rouge d’Interpol a été émise à la demande des autorités tunisiennes pour des accusations liées au détournement de fonds (voir https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/6/11/%D8%A7%D9%84%D8%A5%D9%86%D8%AA%D8%B1%D8%A8%D9%88%D9%84-%D8%B4%D8%B1%D8%B7%D8%A9-%D8%AA%D8%B9%D8%A8%D8%B1-%D8%A7%D9%84%D8%AD%D8%AF%D9%88%D8%AF).
Prises de position de la défense
Me Samia Maqtoof, avocate de Halima Ben Ali, a déclaré que le renvoi de sa cliente en Tunisie équivaudrait à « un jugement de mort ». Elle a insisté sur le fait que sa cliente n’a commis « ni crime ni délit » et qu’elle avait quitté la Tunisie alors qu’elle était encore mineure.
La défense soutient également que les poursuites viseraient à exercer une vengeance contre l’ancien chef de l’État par l’intermédiaire de sa fille.
Halima Ben Ali avait déjà été arrêtée en Italie en 2018 à la demande de la Tunisie puis remise en liberté. Elle réside actuellement à Dubaï et a été interpellée à Paris lors d’une visite privée à la fin septembre.
Référence contextuelle sur Paris : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/11/13/%D8%A8%D8%A7%D8%B1%D9%8A%D8%B3
Contexte historique et politique
Le contexte remonte à la chute de Zine El Abidine Ben Ali, parti de Tunisie le 14 janvier 2011 après 23 ans au pouvoir. Le mouvement de contestation qui a entraîné son départ a débuté en décembre 2010 après l’immolation d’un vendeur ambulant à Sidi Bouzid.
Ben Ali avait quitté le pays accompagné de son épouse Leila Trabelsi, de leur fille Halima et de leur fils cadet Mohamed. Il a passé les huit dernières années de sa vie en exil en Arabie saoudite, où il est décédé en 2019.
Pour plus d’informations sur l’ancien président : https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2010/12/21/%D8%B2%D9%8A%D9%86-%D8%A7%D9%84%D8%B9%D8%A7%D8%A8%D8%AF%D9%8A%D9%86-%D8%A8%D9%86-%D8%B9%D9%84%D9%8A
Calendrier judiciaire
La prochaine audience relative à la demande d’extradition est programmée le 10 décembre. D’ici là, les autorités tunisiennes doivent répondre aux demandes d’information formulées par le parquet français.
La décision qui suivra dépendra de l’évaluation par la chambre d’instruction des garanties procédurales en Tunisie et de la recevabilité des poursuites au regard des règles internationales et nationales applicables.