Le Louvre a annoncé une hausse du prix du billet d’entrée destinée aux visiteurs hors Espace économique européen. À partir de 2026, le tarif grimpe de 45% pour ces visiteurs et passera à 32 euros à partir du 14 janvier 2026, soit dix euros de plus que le tarif actuel. Le musée et le gouvernement présentent cet ajustement comme un moyen de financer de grands travaux et de soutenir l’universalité culturelle, mais il fait aussi l’objet d’un vif débat parmi les syndicats et les experts.
\n
Au Louvre, une hausse de 45% pour les visiteurs hors Europe
\n
Le Louvre a confirmé que, à compter de 2026, les ressortissants hors EEE devront s’acquitter de 32 euros pour déambuler dans le musée le plus visité du monde, contre 22 euros aujourd’hui. Cette hausse, égale à 45% du tarif en vigueur, s’appliquera dès le 14 janvier 2026 et concerne notamment les touristes originaires d’Amérique et d’Asie qui constituent une part importante de la clientèle étrangère.
\n
Selon le musée et des organisations de salariés, les fonds générés par cette hausse seront destinés à financer le vaste programme de rénovation du Louvre et à répondre à des « projets structurels ». Le chiffre évoqué par l’établissement est de « 15 à 20 millions d’euros » supplémentaires par an. La ministre de la Culture, Rachida Dati, avait déjà annoncé en janvier sa volonté de mettre en place une politique tarifaire différenciée pour le Louvre et assurait vouloir être « innovante » pour dégager de nouvelles ressources après l’alerte lancée par Laurence des Cars, la présidente du musée, sur la vétusté de l’établissement.
\n
\n\n
Réactions et enjeux pour les acteurs du secteur
\n
Les syndicats et certaines institutions s’opposent à ce renchérissement. Le syndicat SUD a critiqué l’argument démocratique et culturel: « L’argument de la réhabilitation du bâtiment pour justifier l’anéantissement de deux siècles d’universalisme au Louvre ne nous convainc pas », a estimé le syndicat SUD.
\n
Selon la CGT, cette grille tarifaire va conduire les résidents hors de l’EEE à « payer le prix fort, consacrant le désengagement de l’État, pour visiter un musée délabré ». « Le public ciblé vivra cela comme une discrimination », selon Valérie Baud, déléguée CFDT.
\n
La Cour des comptes, dans son dernier rapport sur le Louvre, pointe notamment le risque lié à l’application « par défaut » du tarif le plus élevé et à la nécessité de justifier le lieu de residence des visiteurs européens. « Ce qui implique un nombre important de personnes à contrôler », soulignait la Cour.
\n
\n\n
Le Château de Versailles et d’autres opérateurs culturels nationaux devraient également s’adapter à la nouvelle grille tarifaire, selon la ministre. Versailles envisage notamment d’augmenter de trois euros le prix des visites pour les résidents hors EEE, et le musée d’Orsay précise ne pas prévoir de changement tarifaire à ce stade.
\n
Selon le bilan d’activité 2024, le Louvre a accueilli 8,7 millions de personnes l’an dernier, dont 69% d’étrangers, et les responsables estiment que les recettes additionnelles iront au financement de projets d’envergure, tels que la rénovation du bâtiment.