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Discriminations religieuses en France : appel à la prise de conscience

by Lea
France

Un rapport publié par la Défenseuse des droits révèle une augmentation des discriminations liées à la religion en France, touchant plus particulièrement les musulmans. Pour y répondre, le document prône des mesures éducatives et institutionnelles afin de renforcer l’égalité et la cohésion sociale.

Selon l’enquête « Accès aux droits », menée en 2024 auprès de plus de 5 000 personnes, ces discriminations restent souvent invisibles ou banalisées, malgré leur impact sur les victimes.

Dans les résultats, 7 % des personnes interrogées indiquent avoir été victimes de discriminations fondées sur la religion au cours des cinq dernières années, contre 5 % en 2016. Le taux grimpe à 34 % chez les personnes musulmanes ou perçues comme telles (27 % en 2016). Pour les personnes associées à une religion chrétienne, les chiffres restent autour de 4 % (2 % en 2016). L’étude souligne que la visibilité d’un signe religieux augmente les probabilités d’être discriminé, avec 15 % des répondants portant un signe déclarant une discrimination.

Des chiffres qui s’aggravent pour les femmes musulmanes

Les femmes musulmanes déclarent des discriminations à hauteur de 38 %, contre 31 % chez les hommes de la même religion, ce qui met en évidence un écart de genre dans les phénomènes discriminatoires.

Des mesures ambitieuses pour changer les choses

Le rapport précise que ces discriminations s’ajoutent à des atteintes aux droits, provoquant anxiété, sentiment de rejet, isolement et fragilité économique chez les victimes. Il relève un paradoxe : certaines règles ou pratiques destinées à lutter contre le séparatisme ou le communautarisme peuvent, en pratique, nourrir les tensions et les discriminations.

Au-delà du rappel du cadre juridique, l’objectif est de susciter une prise de conscience institutionnelle des discriminations fondées sur la religion. Le document souligne l’imbrication entre « religion » et « origine » dans les motifs de discrimination, et rappelle que les personnes se percevant comme arabes déclarent plus souvent avoir été discriminées en raison de leur religion, réelle ou supposée, à hauteur d’environ 41 % selon l’enquête.

La Défenseuse des droits appelle à des mesures ambitieuses de sensibilisation et de formation, notamment à l’école. Elle propose qu’un enseignement consacré à la laïcité soit introduit dès le niveau élémentaire afin de favoriser une meilleure compréhension du principe et des droits et limites de chacun.

Pour Claire Hédon, lutter contre les discriminations fondées sur la religion n’est pas seulement une exigence juridique: cela conditionne la cohésion sociale et la cohérence du vivre-ensemble.

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