Home ActualitéLa censure aux États-Unis : une libraire en Floride protège les livres interdits

La censure aux États-Unis : une libraire en Floride protège les livres interdits

by Lea
France

En Floride, Lauren Groff, romancière à succès, a ouvert une librairie qui rassemble des ouvrages retirés des bibliothèques scolaires pour obscénité. Installée dans l’un des États les plus répressifs en matière de censure, elle décrit cet espace comme une arche de Noé des titres interdits. L’initiative vise à attirer l’attention sur les retraits et à proposer ces ouvrages au public malgré leur retrait des rayonnages scolaires.

Le motif des retraits porte sur des descriptions de scènes sexuelles, des personnages homosexuels ou noirs, ou des passages relatant l’histoire coloniale des États‑Unis. Cette dynamique est née d’une loi adoptée en 2023 et signée par le gouverneur Ron DeSantis, républicain opposé à l’avortement et favorable à la peine de mort. Après l’entrée en vigueur de ce texte, un parent peut signaler un livre pour obscénité et obtenir son retrait d’une bibliothèque scolaire dans les cinq jours qui suivent.

La répression serait orchestrée, puisque 72 % des signalements proviennent de groupes de pression ou de collectivités, et non de parents ou d’étudiants. À l’échelle du pays, 4 000 titres ont été signalés au cours de la dernière année scolaire. Lauren Groff parle de cette période comme d’une lutte contre la censure « très compliquée » : « Vous coupez une tête de l’Hydre, et une autre apparaît ailleurs. Ça a été intense. Mais je crois qu’on a ouvert pour ça, pour être un paratonnerre. »

Selon elle, l’objectif est de mettre en lumière les enjeux de la censure et de rappeler qu’un ensemble d’ouvrages peut encore être consulté grâce à des initiatives comme celle-ci. Cette démarche s’inscrit dans une vision d’accès à la culture et à la réflexion critique, au-delà des mesures de retrait.

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