Home ActualitéBudget 2026 de la Sécu : incertitude après le vote sur le PLFSS

Budget 2026 de la Sécu : incertitude après le vote sur le PLFSS

by charles
France

Le budget 2026 de la sécurité sociale est au cœur d’un débat parlementaire intense, avec une navette entre l’Assemblée et le Sénat et des incertitudes fortes sur le sort du PLFSS. Le texte est soumis à des votes sur les volets recettes et dépenses et la possibilité que les deux chambres adoptent un texte conforme semble lointaine. Des scénarios alternatifs, comme l’usage d’une ordonnance, d’un article 49.3 ou d’une loi spéciale, ont été évoqués mais restent contestés par l’exécutif. Selon plusieurs sources officielles et analyses, l’absence d’adoption pourrait retarder le budget et peser sur les finances publiques, tout en alimentant un climat politique tendu.

Assemblée nationale en séance pendant la navette budgétaire
Assemblée nationale lors d’une étape de la navette budgétaire.

Navette et impasses potentielles du PLFSS

À partir de mardi, le texte va débuter sa navette parlementaire entre l’Assemblée nationale et le Sénat. Pour que le texte soit adopté, les deux assemblées doivent approuver le même texte, une hypothèse qui paraît actuellement peu fiable. Le gouvernement n’écarte pas certaines options techniques, comme le recours à une ordonnance ou à l’article 49.3 de la Constitution, mais ces possibilités restent discutées et jugées peu probables dans l’immédiat. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, estime qu’il n’y aurait « pas de budget avant le mois de mars, mois d’avril. » D’autres parlementaires et analystes évoquent l’idée d’un recours par une loi spéciale pour assurer la continuité des services publics, avec des coûts et des délais à venir, et la nécessité de reprendre le processus depuis le départ si nécessaire. Selon le texte et les analyses, un échec du processus pourrait obliger à revenir à l’étape initiale, retardant l’entrée en vigueur du budget.

Assemblée nationale lors d'un vote sur le PLFSS
Assemblée nationale lors d’un vote sur le PLFSS.

Conséquences financières et risques politiques

Ne pas adopter le PLFSS pourrait avoir des répercussions financières importantes. Selon le ministère de la Santé, l’absence de budget n’empêcherait pas les prestations d’être versées, les dépenses de soin d’être remboursées et les cotisations d’être perçues. En parallèle, les scénarios avancés évoquent un creusement du déficit: un déficit d’au « minimum de 29-30 milliards », selon Stéphanie Rist, sur France Info, et sans doute au-delà de 30 milliards d’euros si le budget n’est pas adopté rapidement, selon une note citée par les députés. Le contexte est aussi politique: certains estiment que l’échec pourrait peser sur la stabilité du gouvernement et déclencher une crise politique, économique et sociale.

Face à l’urgence, plusieurs scénarios ont été évoqués, comme l’usage d’ordonnances ou le recours à une loi spéciale afin d’autoriser l’emprunt de l’Acoss. Le gouvernement a toutefois exprimé qu’il n’envisagerait pas de passer par une loi spéciale dans l’immédiat, et que la priorité serait de reprendre la procédure depuis le départ si nécessaire. Le directeur de la Sécurité sociale, Pierre Pribile, souligne qu’il s’agirait d’un « niveau inédit en l’absence de crise économique, qui s’apparenterait à une perte de contrôle », et que cette situation pourrait être aggravée par une dégradation macro-économique préjudiciable aux recettes sociales. Des parlementaires relativisent le risque de dérapage, notant que le Parlement peut adopter un budget en cours d’année, comme en 2025. Mais il avait été adopté assez vite, dès le 17 février. Dimanche, le ministre du Travail Jean-Pierre Farandou a mis en garde contre une « crise politique », « économique » et « sociale » si le budget de la Sécurité sociale n’était pas adopté mardi.

You may also like

Leave a Comment