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Alors que Donald Trump entame son second mandat, une question stratégique majeure agite les couloirs de Washington : l’avenir des juges conservateurs les plus âgés. Si le président a publiquement exprimé son souhait de voir le Justice Clarence Thomas et le Justice Samuel Alito rester en poste, une partie de la droite américaine plaide pour un départ anticipé afin de sécuriser durablement l’orientation de la Cour Suprême.
Une majorité conservatrice à pérenniser
Donald Trump considère la nomination des juges Neil Gorsuch, Brett Kavanaugh et Amy Coney Barrett comme l’une des plus grandes réussites de son premier mandat. Cependant, au sein de la sphère conservatrice, l’enthousiasme est nuancé. Si Gorsuch et Kavanaugh sont généralement salués pour leur fidélité à la Constitution, le bilan d’Amy Coney Barrett suscite parfois des critiques au sein de sa propre famille politique, certains estimant qu’elle cède trop souvent aux pressions progressistes.
Ce scepticisme renforce la volonté des stratèges républicains de ne rien laisser au hasard concernant les sièges occupés par les vétérans de la Cour. L’objectif est clair : remplacer des figures historiques par de jeunes juristes conservateurs intransigeants, capables de siéger pendant des décennies.
L’héritage de Clarence Thomas et Samuel Alito
Les deux figures de proue du bloc conservateur approchent d’un âge charnière. Le Justice Clarence Thomas, qui aura 78 ans en juin 2026, est une icône pour la droite. Ayant survécu à ce qu’il qualifiait de « lynchage high-tech » lors de sa confirmation en 1991, il a passé 34 ans à rédiger des arguments juridiques qui ont façonné la jurisprudence actuelle. Récemment, il s’est montré plus vocal, résistant aux attaques politiques et médiatiques.
De son côté, le Justice Samuel Alito, qui fêtera ses 76 ans en avril 2026, est perçu comme l’un des juges les plus constants et les plus attachés au texte constitutionnel. Pour de nombreux observateurs, ces deux hommes sont irremplaçables, mais leur âge pose un risque politique que le Parti républicain ne peut ignorer.
Le spectre du précédent Ruth Bader Ginsburg
L’argument principal en faveur d’un départ volontaire repose sur le traumatisme politique causé par le décès de Ruth Bader Ginsburg. L’icône progressiste, décédée en fonction sous la présidence Trump, avait refusé de démissionner sous Obama alors que les démocrates contrôlaient le Sénat. Ce choix a finalement permis aux républicains de nommer Amy Coney Barrett et de faire basculer la Cour.
Les stratèges conservateurs souhaitent éviter à tout prix de répéter cette erreur. Pour eux, le scénario idéal verrait Thomas et Alito prendre leur retraite bien avant la fin du mandat de Trump, et idéalement avant les élections de mi-mandat (midterms) de 2026.
La fenêtre de tir du Sénat
La confirmation d’un juge à la Cour Suprême ne nécessite qu’une majorité simple de 51 voix au Sénat. Actuellement, les républicains disposent de cette majorité confortable. Cependant, l’horizon politique de novembre 2026 reste incertain. Bien que les projections soient favorables au maintien du contrôle républicain sur la chambre haute, le risque d’un basculement ou d’un rétrécissement de la majorité incite à la prudence.
Si aucune retraite n’est actée avant les élections de 2026, la pression s’accentuera pour que ces départs aient lieu avant 2028. L’enjeu est de garantir que les nominations futures soient validées sans encombre, assurant ainsi que l’héritage juridique de Thomas et Alito perdure bien après leur départ du banc.