Accueil ActualitéjusticeUne femme de Sydney vole plus d’un million d’euros d’une succession familiale

Une femme de Sydney vole plus d’un million d’euros d’une succession familiale

par Marie
Australie

Une affaire judiciaire retentissante secoue la Nouvelle-Galles du Sud. Une femme de Sydney a reconnu avoir détourné plus d’un million de dollars de l’héritage de sa mère défunte, laissant ses frères et sœurs pratiquement sans ressources après une longue bataille juridique. Ce cas met en lumière les failles de la supervision des successions familiales.

Une succession familiale minée par la fraude à Sydney

Le conflit remonte au décès de la mère de famille en 2016. Une bataille juridique s’est alors engagée devant la Cour suprême, trois frères tentant d’obtenir une part plus importante de l’héritage face à leur sœur, désignée administratrice de la succession.

En 2021, un accord avait pourtant été trouvé : la justice avait validé un règlement attribuant aux frères un total combiné d’environ 1,9 million de dollars. Cependant, l’inquiétude a rapidement grandi face au silence de l’administratrice. Selon le juge Michael Slattery, les frères sont devenus « de plus en plus inquiets » devant l’absence de réponse de leur sœur concernant le versement de leurs parts.

En juin dernier, la cour a ordonné le gel des avoirs de la sœur, exigeant des explications sur ces délais. Ce qui a été révélé au tribunal a été qualifié d’« histoire lamentable » par le magistrat.

« Je n’en avais pas besoin, je la voulais »

L’enquête a révélé que l’administratrice avait cessé de faire appel à des avocats pour gérer la succession, supprimant ainsi tout contrôle professionnel sur les fonds. Le juge Slattery a établi qu’elle avait « détourné environ 90 % des fonds de la succession en effectuant des paiements non autorisés à son profit ».

Interrogée sous serment, la femme a admis avoir détourné un total de 1 141 286,15 dollars (soit environ 700 000 euros). Lorsqu’on lui a demandé si elle avait besoin de cet argent, sa réponse fut glaçante : « Je n’en avais pas besoin. Je la voulais ». Elle a également reconnu être consciente de l’illégalité de ses actes : « Oui, je savais que j’allais avoir des ennuis ».

Les fonds ont été dilapidés dans des dépenses personnelles variées : frais de vie courante, divertissements, jeux d’argent, frais juridiques et cadeaux pour sa propre famille. Il ne reste aujourd’hui qu’un reliquat d’à peine 170 000 dollars à distribuer.

Un vide juridique pointé du doigt

Le juge a renvoyé le dossier au procureur général pour examiner d’éventuelles poursuites pénales, bien que cette décision ne confirme pas automatiquement la commission d’une infraction criminelle. Il a également saisi la Law Society pour envisager une réforme du droit des successions.

Mary-Ann de Mestre, avocate spécialisée et maître de conférences en droit des successions à l’Université Macquarie, estime que cette affaire doit servir de « signal d’alarme ». Elle souligne une lacune majeure : « Il existe un vide clair dans la loi : une fois que les avocats se retirent, personne n’est tenu d’informer les bénéficiaires. Ce manque de transparence expose les successions à un risque réel ».

Selon l’experte, ce cas illustre la montée de l’« impatience successorale », où la pression financière pousse certains bénéficiaires à accéder aux fonds avant d’y être autorisés. « Cette affaire montre ce qui peut arriver lorsque la surveillance professionnelle disparaît : les bénéficiaires peuvent perdre leur héritage du jour au lendemain », conclut-elle.

Source: https://www.smh.com.au/national/nsw/sydney-woman-misappropriated-1-million-after-inheritance-fight-with-brothers-20251208-p5nlvz.html

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