Accueil ActualitéInternationalExécution d’une jeune mariée en Iran : un drame de violences conjugales

Exécution d’une jeune mariée en Iran : un drame de violences conjugales

par Marie
Iran

Une jeune femme de 24 ans, mariée de force durant son adolescence, a été pendue en Iran après avoir tué son époux violent. Ce drame relance le débat sur le recours à la peine de mort contre les victimes de violences domestiques et la tragédie des mariages précoces dans la République islamique.

Une exécution sous le sceau du silence à Tabriz

Rana Faraj Oghli a été exécutée à l’aube du 3 décembre 2025, dans l’enceinte de la tristement célèbre prison centrale de Tabriz. Selon l’Organisation Hengaw pour les droits de l’homme, cette jeune femme de 24 ans avait été condamnée à la peine capitale à l’issue d’un procès jugé inéquitable par les observateurs internationaux, manquant des garanties juridiques les plus élémentaires.

L’histoire de Rana est emblématique des drames qui se jouent à huis clos en Iran. Mariée de force à l’âge de 16 ans à un homme de près de vingt ans son aîné, elle a subi des années de coercition et de mauvais traitements. Lors de son procès, elle aurait déclaré à la cour ne même pas souhaiter d’avocat, affirmant que son seul désir était « d’être libérée d’une vie qui ne différait pas de la mort ».

Mariage d’enfant et violences conjugales : un cycle infernal

Ce cas tragique met en lumière l’intersection mortelle entre mariage d’enfant, absence de protection sociale et violences conjugales. Les médias d’État iraniens n’ont pas couvert cette exécution, une omerta que les militants dénoncent comme une tentative de dissimuler l’ampleur réelle de l’application de la peine de mort dans les prisons du pays.

Les statistiques rapportées par les groupes de défense des droits humains sont alarmantes. En 2025, le nombre de femmes exécutées en Iran a grimpé à 57, contre 34 l’année précédente. Depuis 2007, au moins 320 femmes ont été tuées par l’État, souvent après des condamnations pour meurtre liées à des contextes de mariages précoces ou de légitime défense face à des abus domestiques.

Le prix du sang : l’impossible dilemme des survivantes

L’affaire de Rana Faraj Oghli résonne cruellement avec celle de Goli Koukhan, une autre jeune femme actuellement dans le couloir de la mort. Mariée à seulement 12 ans et mère à 13 ans, Goli a vécu dans une pauvreté extrême et sous l’emprise de la violence.

En 2018, alors qu’elle tentait de protéger son fils de cinq ans battu par son mari, une altercation a éclaté, entraînant la mort de l’époux. Bien qu’elle ait elle-même appelé les secours, elle a été arrêtée et condamnée sans assistance juridique adéquate.

Une justice à deux vitesses

Selon la loi du talion en vigueur en Iran, Goli Koukhan pourrait échapper à la potence si elle verse le « prix du sang » (Diya) à la famille du défunt. La somme exigée s’élève à 10 milliards de tomans, soit environ 96 000 euros. Outre cette somme astronomique pour une femme sans ressources, l’accord stipule qu’elle devra abandonner son fils et quitter sa ville.

Ces affaires soulignent une tendance systémique où les survivantes d’abus sont criminalisées plutôt que protégées, particulièrement celles contraintes au mariage dès l’enfance, laissées sans issue face à la violence conjugale.

Source: https://www.mirror.co.uk/news/world-news/child-brides-desperate-plea-before-36390535

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