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Une étude récente de l’Institut national d’études démographiques (INED) alerte sur une phase délicate de la démographie française : pour la première fois depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’équilibre naturel entre naissances et décès est exceptionnellement faible.
Un quasi-équilibre démographique inédit
Selon l’INED, l’écart entre le nombre de naissances et celui des décès en 2024 ne dépasse guère 0,2 naissance supplémentaire pour 1 000 habitants. Cette marge infime traduit un affaiblissement inédit de la dynamique démographique du pays.
En conséquence, la croissance de la population repose de moins en moins sur le solde naturel, ce qui modifie profondément les perspectives de la démographie française.
La natalité en chute continue
La France enregistre quatorze années consécutives de recul des naissances. Le nombre de naissances est passé de 833 000 en 2010 à seulement 661 000 en 2024.
Par ailleurs, l’indicateur conjoncturel de fécondité est tombé à 1,62 enfant par femme, un niveau nettement inférieur au seuil nécessaire au renouvellement des générations.
L’immigration, principal moteur de la croissance
Au 1er janvier 2025, la population française était estimée à 68,6 millions d’habitants, avec une hausse annuelle limitée à 169 000 personnes. L’étude souligne que cette progression tient principalement à l’immigration plutôt qu’à un excédent naturel.
Le solde migratoire net est évalué à environ 152 000 personnes en 2024. Parallèlement, 343 000 premiers titres de séjour ont été délivrés, majoritairement pour des motifs étudiants et familiaux, tandis que les regroupements familiaux ont connu un recul notable au cours de la dernière décennie.
En outre, les autorisations délivrées pour motifs humanitaires ont retrouvé les niveaux d’avant la pandémie. Les nouveaux arrivants se concentrent majoritairement dans les zones urbaines, laissant les territoires ruraux faiblement dotés en arrivées.
Disparités territoriales et vieillissement
L’étude met en évidence des contrastes géographiques marqués : la fécondité y est souvent plus élevée en zones rurales qu’en grandes agglomérations, mais ces régions voient leur solde démographique fragilisé par les flux migratoires internes.
Parallèlement, l’espérance de vie continue d’augmenter très légèrement, atteignant 80 ans pour les hommes et 85,6 ans pour les femmes, soit un gain d’environ 0,1 année sur un an.
Au final, ces tendances dessinent une image préoccupante pour la démographie française : la baisse de la fécondité paraît généralisée à l’ensemble des territoires et des catégories sociales, et les projections laissent présager la poursuite de cette trajectoire, posant d’importants défis pour les politiques sociales, économiques et le système de protection sociale.