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Le Premier ministre australien Anthony Albanese a annoncé le lancement d’un vaste rachat national d’armes à feu, déclenché par l’attaque meurtrière qui a coûté la vie à 15 personnes lors d’un rassemblement juif à Bondi Beach. Le gouvernement présente cette initiative comme le plus important rachat d’armes depuis 1996 et promet l’achat et la destruction d’armes excédentaires, nouvellement interdites et illégales.
Raison et ampleur du programme
Albanese a pointé du doigt l’augmentation du parc d’armes en Australie, estimé aujourd’hui à plus de quatre millions de pièces, et jugé intolérable qu’il dépasse celui enregistré avant la tragédie de Port Arthur. Selon lui, des mesures doivent permettre de retirer des armes des mains de personnes qui n’en ont pas besoin, et d’empêcher la possession excessive au sein des quartiers résidentiels.
Le gouvernement table sur la collecte et la destruction de plusieurs centaines de milliers d’armes grâce à cette opération nationale de rachat d’armes.
Mise en œuvre : qui collecte et qui détruit ?
Le dispositif confie aux autorités des États et territoires la responsabilité de collecter les armes et de traiter les paiements aux détenteurs qui les rendent. La police fédérale se chargera ensuite de leur destruction.
Les responsables précisent que la procédure concernera aussi bien les armes récentes désormais interdites que les armes illégales, afin d’endiguer la circulation clandestine d’armements.
Héritage de Port Arthur et bilan des lois australiennes
Après le massacre de Port Arthur en 1996, l’Australie avait renforcé ses règles et lancé un vaste programme d’amnistie et de rachat qui avait retiré plus de 650 000 armes du marché. Ces réformes figurent parmi les plus strictes au monde et expliquent en grande partie le faible taux d’homicides par arme à feu dans le pays.
Cette nouvelle mesure s’inscrit dans la continuité de ces politiques, avec l’objectif d’empêcher une recrudescence de la violence armée.
Les auteurs de l’attaque et la réponse politique
Les autorités ont identifié les deux assaillants comme un père et son fils, Sajid (50 ans) et Naveed (24 ans). Sajid a été abattu sur les lieux, tandis que Naveed a été inculpé pour des chefs de « terrorisme » et de meurtre après son réveil d’un coma.
Le Premier ministre a affirmé que les auteurs se réclamaient d’une idéologie liée à l’« État islamique » et a qualifié l’attaque d’acte antisémite. Il a reconnu que l’Australie faisait face à une hausse d’actes et de discours antisémites depuis octobre 2023, et annoncé un renforcement des lois contre les discours de haine.
« Ce fut une attaque contre notre communauté juive, mais aussi contre notre mode de vie », a déclaré Albanese, ajoutant que le pays devait faire davantage pour lutter contre ce fléau.
Commémoration et réaction citoyenne
Le gouvernement a appelé à une journée nationale de réflexion, invitant les Australiens à allumer une bougie à 18h47 le dimanche 21 décembre, exactement une semaine après l’attaque, pour marquer le silence et la solidarité.
Par ailleurs, des centaines de personnes se sont rassemblées à Bondi Beach : nageurs et surfeurs ont formé un cercle dans l’eau en signe d’hommage, exprimant émotion et détermination à ne pas laisser la violence définir la communauté. Un participant a confié qu’il souhaitait « ramener la lumière » en retrouvant sa place au sein de la communauté malgré le deuil.
Perspectives
Le rachat d’armes annoncé vise à combiner mesure nationale et coordination locale pour réduire la disponibilité des armes à feu. En privilégiant la collecte et la destruction massives, Canberra espère prévenir de nouvelles tragédies et renforcer la sécurité publique.
Les autorités insistent sur la nécessité d’actions rapides et concertées, tant au plan législatif que communautaire, pour répondre à l’impact de l’attaque et aux tensions qu’elle a révélées.