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Jam Master Jay : condamnation annulée par un juge aux États-Unis

par Sara
États-Unis

Un juge fédéral américain a annulé la condamnation pour meurtre de Karl Jordan Jr, l’un des deux hommes reconnus coupables en 2024 de la mort du DJ légendaire Jam Master Jay, estimant que les procureurs n’avaient pas apporté la preuve suffisante pour condamner l’accusé. Cette décision intervient dans le cadre du procès Jam Master Jay qui continue de susciter une forte attention aux États‑Unis.

Une condamnation partiellement infirmée

La juge LaShann DeArcy Hall a rendu vendredi un jugement d’acquittement rare pour Karl Jordan Jr, mais a refusé d’annuler la condamnation de Ronald Washington, le co‑prévenu. Jordan, présenté comme le filleul de Jason Mizell (Jam Master Jay), et Washington, décrit comme un ami de longue date du rappeur, avaient été reconnus coupables en février 2024 sur des chefs fédéraux de meurtre en lien avec un trafic de stupéfiants.

Les faits reprochés et l’argumentation des procureurs

Jason Mizell, connu sous le nom de scène Jam Master Jay, a été abattu le 30 octobre 2002 dans le studio d’enregistrement new‑yorkais où il travaillait. Les procureurs ont soutenu que le mobile provenait d’un différend lié à un lucratif accord de distribution de cocaïne à Baltimore, alléguant que Jordan et Washington s’étaient concertés pour le tuer après que Mizell les aurait écartés de l’opération.

Pourquoi la juge a infirmé la condamnation de Jordan

Dans une décision de 29 pages, la juge DeArcy Hall a estimé que le dossier présenté ne démontrait pas que Jordan avait été écarté de l’accord ni qu’il était insatisfait de sa part, et qu’il n’existait aucune preuve qu’il avait l’intention de voler les stocks de Mizell. Selon elle, « tirer les conclusions que demande le gouvernement dépasserait les limites de la raison et exigerait une spéculation manifestement inacceptable » de la part du jury.

Procédure en cours et réactions

Les procureurs ont indiqué que la décision est en cours d’examen. Ils avaient déjà expliqué lors du procès que l’enquête avait pris des années car plusieurs témoins hésitaient à coopérer par crainte de représailles. Un troisième homme, Jay Bryant, a également été mis en examen dans cette affaire et doit faire face à un procès distinct.

Jordan a maintenu en revanche devant les enquêteurs et la cour que c’est Jay Bryant qui aurait abattu Mizell à bout portant dans le studio.

Une carrière marquante et des allégations sur la vie privée de Mizell

Jason Mizell, mort à 37 ans, s’était imposé dans les années 1980 comme membre fondateur et producteur du groupe Run‑DMC, auteur de tubes tels que It’s Tricky et de la reprise de Walk This Way, extraits de l’album Raising Hell (1986). Le groupe a contribué à faire entrer le rap dans le courant musical dominant et a influencé l’esthétique du hip‑hop moderne.

La presse musicale a rapporté que les procureurs avaient allégué que Mizell avait, après la séparation du groupe et la baisse de sa notoriété, complété ses revenus par la vente de cocaïne. Son fils Jesse avait déclaré l’an dernier espérer que la trajectoire de son père serve « d’histoire d’inspiration, mais aussi d’avertissement ». « Peu importe le succès que vous connaissez, vous restez le produit de votre environnement. Certaines façons de penser ne vous quittent pas quand on reste coincé dans cet environnement », avait‑il ajouté.

Un dossier toujours ouvert

La décision de la juge DeArcy Hall marque une étape importante mais n’achève pas l’affaire : la procédure se poursuit pour les autres prévenus et l’enquête reste active. Le procès Jam Master Jay continue d’interroger la justice, la mémoire d’un artiste influent et les liens entre milieu musical et activités criminelles alléguées.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/12/20/conviction-overturned-in-murder-of-rap-star-jam-master-jay-run-dmc-member

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