Le mouvement de blocage des agriculteurs se poursuit dans le Sud-Ouest, mais son ampleur a diminué: moins d’une dizaine de barrages demeurent en place selon les autorités. Les manifestants protestent contre la politique gouvernementale prévoyant des abattages massifs en cas de dermatose nodulaire contagieuse, et la mobilisation se concentre désormais sur quelques zones, principalement dans le Sud-Ouest.
La circulation est toujours perturbée sur plusieurs voies clés: l’A63 près de Bordeaux, l’A64 entre Toulouse et Bayonne, l’A65 reliant Bordeaux à Pau et l’A75 en Lozère, selon Bison Futé, après plusieurs jours de manifestations.
Dans la soirée, le blocage de la RN20 Toulouse-Andorre à Tarascon-sur-Ariège a été levé après dix jours de mobilisation. La Confédération paysanne de l’Ariège indique que de nouvelles actions seront menées, malgré les appels du gouvernement à une trêve de Noël.
Selon le ministère de l’Intérieur, 23 actions mobilisant 720 personnes ont été comptabilisées dimanche, contre 50 actions et 1 619 manifestants samedi, 93 actions vendredi, 110 jeudi et 80 mercredi.
À Cestas, au sud de Bordeaux, la Coordination rurale de Gironde a annoncé dimanche soir le maintien du barrage installé depuis une semaine sur l’A63, même si une bretelle a été rouverte samedi pour permettre aux vacanciers d’enjamber le barrage dans le sens nord-sud. « On est toujours au statu quo » avec une soixantaine de manifestants sur le barrage, déclare Jean-Paul Ayres, porte-parole de la CR33.
À Carbonne (Haute-Garonne), le barrage sur l’A64 en est à son dixième jour. « On est nombreux, c’est plus facile en se relayant », affirme Benjamin Roquebert, éleveur à Capens.
« Quand on n’est pas bien installé, c’est plus difficile de résister. Mais samedi soir on a regardé le match du Stade toulousain sur grand écran, on est à l’abri et il y a des cuisiniers hors pair; on peut tenir longtemps », raconte l’agriculteur de 37 ans.
La Coordination rurale et la Confédération paysanne, opposées à la stratégie mêlant abattages massifs et vaccination, n’ont pas appelé à lever les blocages. Les sections départementales restent libres de poursuivre le mouvement, selon la CR.
Dans La Tribune Dimanche, quatre anciens ministres de l’Agriculture — Michel Barnier, Marc Fesneau, Stéphane Travert et Julien Denormandie — ont exprimé leur soutien à l’abattage total dès la détection d’un premier cas et averti contre la division ou des mesures guidées par l’émotion.
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a assuré samedi soir qu’environ 50 % du cheptel ariégeois était désormais vacciné contre la dermatose nodulaire, 70 % dans l’Aude et 100 % dans les Pyrénées-Orientales; ces départements figurent parmi ceux ayant recensé des cas et restent prioritaires pour la vaccination.
Dans les Pyrénées-Atlantiques, la préfecture a indiqué dimanche environ 28 000 bovins vaccinés contre la dermatose, soit près de 15 % du cheptel, situés dans le cordon vaccinal après un cas détecté dans les Hautes-Pyrénées.
Selon les chiffres du Premier ministre, à peine une vache sur cinq a été vaccinée sur les dix départements concernés dans le Sud-Ouest.