Table of Contents
De nouveaux affrontements ont éclaté le long de la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge au moment où les ministres des Affaires étrangères de l’ASEAN se réunissaient en Malaisie pour tenter de relancer un cessez-le-feu. Les incidents menacent de compromettre les efforts diplomatiques visant à stabiliser un conflit frontalier qui a repris le 8 décembre.
Accusations croisées et bilan humain
Le conflit, depuis sa reprise, a fait au moins quarante morts et provoqué le déplacement d’environ un million de personnes des deux côtés de la frontière. Les autorités cambodgiennes ont déclaré que des F-16 thaïlandais auraient largué quatre bombes dans la province de Banteay Meanchey et que du « gaz toxique » aurait été utilisé près du village de Prey Chan.
Des images diffusées en ligne montrent des civils, y compris de jeunes enfants, se réfugiant pendant les bombardements, certains pleurant parmi la foule. Le quotidien Cambodianess, citant l’armée cambodgienne, rapporte en outre des tirs d’artillerie dans plusieurs secteurs de la province de Battambang, faisant au moins un blessé civil.
Les autorités thaïlandaises n’ont pas encore commenté ces nouvelles accusations. Le Premier ministre thaïlandais a néanmoins affirmé que la Thaïlande n’avait jamais agi en tant qu’agresseur et a déclaré que la quasi-totalité des zones « précédemment occupées » par les forces adverses avaient été reprises.
Déplacements massifs et dommages matériels
Le bureau du Premier ministre cambodgien a indiqué qu’environ 525 000 civils avaient été déplacés côté cambodgien, tandis que les autorités thaïlandaises ont estimé à 400 000 le nombre de personnes déracinées sur leur territoire.
Des témoignages et des vidéos font état de bâtiments incendiés et de maisons endommagées, notamment dans le district de Khok Sung, où des échanges de tirs impliquant des armes lourdes ont été signalés tôt lundi matin. Un homme en tenue de protection a été montré inspectant un garage endommagé après ce qui serait une frappe aérienne.
Mobilisation diplomatique à Kuala Lumpur
À Kuala Lumpur, représentants thaïlandais et cambodgiens participent à la première rencontre en face à face depuis la reprise des hostilités. La réunion spéciale de l’ASEAN, présidée par le ministre malaisien des Affaires étrangères, doit examiner les mesures susceptibles de désamorcer les tensions et de soutenir le retour au cessez-le-feu.
Une équipe de l’ASEAN présentera des données de surveillance satellitaire fournies par les États-Unis, complétées par des observations de terrain. Le ministre malaisien a insisté sur l’urgence de restaurer la stabilité, de renforcer la confiance entre les parties et d’ouvrir des horizons de dialogue malgré les divergences persistantes.
Le Premier ministre malaisien a également exprimé l’espoir que cette rencontre permettra aux deux voisins de négocier de manière transparente pour trouver une solution juste et durable. Les États-Unis ont demandé la fin des hostilités, le retrait des armes lourdes et la mise en œuvre complète des accords de paix conclus à Kuala Lumpur.
Multiples initiatives, résultats limités
Outre l’action régionale de l’ASEAN, les États-Unis et la Chine ont mené des initiatives diplomatiques séparées en vue d’un cessez-le-feu, sans résultats tangibles à ce jour. Bangkok et Phnom Penh continuent de s’accuser mutuellement de violer l’accord de juillet et l’accord élargi conclu en octobre.
Alors que la communauté internationale appelle à la désescalade, la priorité reste la protection des civils affectés par ce conflit frontalier Thaïlande Cambodge et la recherche d’un mécanisme de confiance susceptible de prévenir une nouvelle détérioration de la situation.