Le cumul intégral entre pension et salaire, aujourd’hui très avantageux, va être modifié en profondeur à partir de 2027. Une réforme, peu médiatisée, pourrait diminuer les revenus de nombreux retraités et peser sur les finances publiques à terme.
À l’heure actuelle, lorsqu’une personne bénéficie d’une pension à taux plein et qu’elle exerce une activité rémunérée parallèlement, il n’existe pas de limite de revenus pour le cumul entre pension et salaire. En cas de départ à la retraite anticipé, le cumul est également possible, mais encadré par un plafond, ce qui rend le régime actuel particulièrement favorable.
À partir de 2027, le système va changer: chaque euro gagné grâce à une activité professionnelle sera déduit de la pension de retraite. Cette réforme concerne les personnes qui partent à la retraite avant l’âge légal — fixé à 64 ans dans le cadre de la réforme en cours — et s’appliquera aussi aux retraités bénéficiant d’une pension à taux plein mais âgés de moins de 67 ans. Pour ces derniers, la pension sera réduite lorsque les revenus d’activité dépasseront 7 000 € par an.
Avec ce nouveau dispositif, la Sécurité sociale espère réaliser des économies allant jusqu’à plusieurs centaines de millions d’euros. Actuellement, le cumul emploi-retraite concerne près de 700 000 personnes et représente entre 6 et 7 milliards d’€ de pensions versées chaque année. L’objectif est aussi d’inciter les seniors à rester en emploi plus longtemps afin de déclencher leurs droits à la retraite plus tard.
Selon certains économistes, comme Philippe Askenazy, ce changement est plus déterminant que la suspension évoquée ces derniers mois sur la réforme Borne. Il ne s’agit ni d’une suspension ni d’une pause : ces nouvelles règles entrent en vigueur en 2027. Elles comportent le risque d’appauvrissement des retraités et des finances publiques.
Pour maintenir leur niveau de vie, certains retraités pourraient être tentés de continuer à travailler sans être déclarés ou partiellement, ce qui reviendrait à diminuer les cotisations sociales et, par conséquent, les recettes fiscales de l’État.