Dimanche soir, 28 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été enlevées par des hommes armés dans le centre du Nigeria, alors qu’elles se rendaient à une fête musulmane. Le rassemblement concernait la célébration de Maouloud près du village de Zak, dans l’État du Plateau. Le véhicule du groupe a été intercepté alors qu’il approchait de l’événement, selon un rapport de sécurité préparé pour les Nations unies. La police de l’État du Plateau a été saisie de l’enquête et n’a pas encore communiqué de détail sur l’opération.
Selon ce même document, l’enlèvement s’est produit le jour où 130 élèves avaient été libérés lors d’une autre affaire survenue dans une école catholique du nord. Le Nigeria, dont la population est estimée à environ 230 millions d’habitants, a connu une recrudescence d’attaques depuis novembre.
Des djihadistes au nord-est et des gangs dans le nord-ouest alimentent l’insécurité qui touche aussi des lieux de culte et des écoles.
Le débat sur la persécution religieuse est alimenté par des commentaires internationaux. Le président américain Donald Trump a évoqué une persécution ciblée des chrétiens du Nigeria par des prétendus terroristes islamistes, une position que Abuja réfute. Des analystes et des responsables nigérians estiment que le problème est davantage lié à des questions de sécurité et de criminalité organisée que d’une persécution systématique.
L’ONU a averti d’une recrudescence des enlèvements de masse, avec des centaines d’écoliers pris pour cible dans des actes séparés. D’autres personnes ont été ciblées dans des lieux de culte lors d’enlèvements distincts.
Depuis 2014, les enlèvements contre rançon se sont structurés en une industrie à but lucratif. SBM Intelligence évalue à environ 1,53 million € les revenus générés entre juillet 2024 et juin 2025.