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UK limite visas de la RDC et obtient retours d’Angola et Namibie

par Sara
Royaume-Uni, République démocratique du Congo, Angola, Namibie

Le Royaume‑Uni a annoncé des restrictions de visas visant la République démocratique du Congo (RDC), accusant Kinshasa de ne pas coopérer avec sa nouvelle politique de retour des migrants en situation irrégulière et des étrangers condamnés. Dans le même temps, Londres a indiqué qu’Angola et Namibie avaient accepté de renforcer les retours de leurs ressortissants, marquant une évolution notable de la politique migratoire britannique.

Mesures imposées à la RDC

Le Home Office a précisé que la RDC a été privée d’un certain nombre de facilités, notamment des services de visas accélérés et des traitements préférentiels pour les personnalités et décideurs. Selon les autorités britanniques, cette décision s’inscrit dans un mécanisme de pression visant à obtenir une coopération accrue pour accepter le rapatriement de citoyens sans droit de séjour.

La secrétaire d’État pour le Home Office, Shabana Mahmood, a averti que le Royaume‑Uni pourrait aller jusqu’à suspendre totalement les délivrances de visas à la RDC si la coopération ne s’améliore pas rapidement. Elle a insisté sur l’exigence que chaque pays reprenne ses ressortissants « s’ils n’ont pas le droit d’être ici ».

Accords avec l’Angola et la Namibie

Contrairement à la RDC, l’Angola et la Namibie ont accepté d’intensifier leurs efforts pour récupérer leurs citoyens. Londres a salué cette coopération et présenté ces engagements comme une première réussite dans la mise en œuvre de sa nouvelle feuille de route sur les retours.

Ces accords permettent au gouvernement britannique de renforcer les opérations de renvoi tout en cherchant à réduire les passages irréguliers vers le Royaume‑Uni.

Un cadre réformé de l’asile

Les mesures interviennent dans le sillage de réformes migratoires annoncées le mois dernier par le gouvernement de Keir Starmer et sa secrétaire d’État. Les changements prévoient notamment que le statut de réfugié devienne temporaire, avec des réexamens tous les 30 mois.

Parmi les autres dispositions, le projet stipule que les personnes reconnues réfugiées devront rentrer dans leur pays d’origine dès que celui‑ci sera considéré comme sûr, et qu’elles devront attendre 20 ans — au lieu de cinq aujourd’hui — avant de pouvoir prétendre à la résidence permanente. Le gouvernement souhaite également limiter les recours juridiques fondés sur la Convention européenne des droits de l’homme pour contester les expulsions.

Chiffres récents et objectifs affichés

Londres affirme avoir « retiré » plus de 50 000 personnes sans droit de séjour depuis juillet de l’année dernière, soit une hausse de 23 % par rapport à la période précédente. Par ailleurs, environ 39 000 personnes sont arrivées cette année au Royaume‑Uni par de petites embarcations, un total supérieur à celui de 2024 mais inférieur au pic de 2022.

Les demandes d’asile ont atteint un niveau record, avec près de 111 000 dossiers enregistrés sur l’année allant jusqu’en juin 2025, selon les chiffres officiels cités par les autorités britanniques.

Réactions et contestations

La politique de fermeté suscite une vive polémique. Des responsables et ONG ont critiqué les réformes, estimant qu’elles affaiblissent les protections aux réfugiés et portent atteinte aux engagements humanitaires du Royaume‑Uni. Enver Solomon, directeur général du Refugee Council, a mis en garde contre des mesures qui, selon lui, « n’empêcheront pas » les traversées et risquent d’empêcher les réfugiés de bâtir une vie sûre.

Parmi les voix critiques, on compte également d’anciens conseillers et responsables politiques qui jugent la démarche « draconienne » et susceptible d’encourager des tendances xénophobes. À l’inverse, le gouvernement défend son intention de « sécuriser les frontières » et d’accélérer les expulsions des personnes sans droit de séjour.

Enjeux diplomatiques et humanitaires

La décision de restreindre les visas pour la RDC pose un risque de tensions diplomatiques, d’autant que Kinshasa n’a pas fait de commentaire immédiat. Londres a toutefois laissé la porte ouverte à un rétablissement des facilités si la coopération s’améliore rapidement.

Sur le plan humanitaire, la modification des règles d’asile et la pression sur les retours soulèvent des questions sur la protection des personnes vulnérables et l’efficacité des solutions proposées pour réduire les traversées irrégulières. À court terme, la politique marque un durcissement notable de la ligne migratoire britannique, avec des conséquences potentielles pour les relations bilatérales et pour les migrants concernés.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/12/28/uk-curbs-drc-visas-announces-migrant-return-deals-with-angola-namibia

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