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Kosovo vote en élections anticipées pour briser l’impasse

par Sara

Dimanche, le Kosovo se rend aux urnes lors d’élections anticipées destinées à mettre fin à une impasse politique qui dure depuis un an. Les bureaux de vote ont ouvert à 07h00, heure locale (06h00 GMT), et fermeront à 19h00, avec des premières estimations prévues peu après la clôture.

Un scrutin pour rompre l’impasse

Le vote de rattrapage a été convoqué après l’échec du parti Vetevendosje (LVV) du Premier ministre nationaliste Albin Kurti à former une coalition, malgré sa victoire lors du scrutin de février. L’objectif affiché de Kurti est d’obtenir une majorité parlementaire lui permettant de gouverner sans dépendre d’alliances fragiles.

Si le parlement ne peut pas être rouvert et un gouvernement formé, la crise politique pourrait s’aggraver à un moment jugé crucial pour le pays.

Enjeux institutionnels et financiers

Au-delà de la course au pouvoir, plusieurs échéances institutionnelles pèsent sur le scrutin. Les députés doivent élire un nouveau président en avril, et le parlement doit ratifier des accords de prêts d’environ 1 milliard d’euros émanant de l’Union européenne et de la Banque mondiale.

Ces financements, indispensables pour des projets d’investissement et la stabilité budgétaire, expirent dans les mois à venir si aucune décision n’est prise.

Programmes et promesses

Pour séduire les électeurs, Albin Kurti a promis plusieurs mesures sociales et économiques visant à renforcer sa base électorale et à combattre la criminalité organisée.

  • une prime équivalente à un mois de salaire supplémentaire par an pour les fonctionnaires,
  • 1 milliard d’euros par an destinés à l’investissement en capital,
  • la création d’une unité spéciale de poursuites contre le crime organisé.

L’opposition, de son côté, met l’accent sur l’amélioration des conditions de vie et critique la gestion des relations internationales et des tensions dans le nord du pays. Beaucoup d’électeurs demeurent sceptiques sur la capacité des partis à produire des changements profonds.

« Il n’y aurait pas de grande joie si Kurti gagne, ni s’il perd. Ce pays a besoin de changements drastiques et je ne les vois pas arriver », confie un médecin de Pristina.

Tensions persistantes avec la Serbie

Ancienne province serbe, le Kosovo, majoritairement peuplé d’Albanais, a proclamé son indépendance en 2008, près d’une décennie après le conflit de 1999 et l’intervention de l’OTAN. Plus d’une centaine de pays reconnaissent aujourd’hui son statut, tandis que d’autres, dont la Serbie, la Russie, la Grèce et l’Espagne, ne l’ont pas reconnu.

Les relations avec Belgrade restent une source de tension récurrente. Des affrontements et des crises diplomatiques ont abouti en 2023 à des sanctions de la part de l’Union européenne, mesures qu’il a été annoncé cette année qu’elles pourraient être levées après l’élection de maires serbes dans le nord du pays. Ces sanctions ont toutefois eu un coût économique significatif pour le Kosovo.

Alors que le pays aspire à une adhésion future à l’Union européenne, Bruxelles répète régulièrement que Belgrade et Pristina doivent normaliser leurs relations avant d’espérer progresser dans le processus d’intégration.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/12/28/kosovo-votes-in-snap-election-to-end-a-year-of-political-deadlock

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