Le Yémen a décrété l’état d’urgence sur l’ensemble de son territoire, marquant une étape franchie dans un conflit qui a déjà affaibli le pays le plus pauvre de la péninsule arabique. Le Conseil de transition du Sud (STC), allié au gouvernement mais en rupture sur certains dossiers, a pris le contrôle de vastes portions du sud et appelle à une réintégration d’un État indépendant dans cette région. Dans ce climat, la coalition dirigée par Ryad affirme avoir visé des cargaisons d’armes destinées aux séparatistes et accuse Abou Dhabi d’en être à l’origine, tandis que les États‑Unis appellent à la retenue et que les habitants craignent les répercussions potentielles sur l’aide humanitaire et la stabilité régionale.

Au Yémen, l’État d’urgence déclaré sur l’ensemble du territoire
Le Conseil présidentiel, soutenu par Riyad, a annoncé l’état d’urgence et a déclaré l’annulation d’un pacte de défense avec les Émirats arabes unis, selon des communications publiques relayées par l’agence SPA. Le contexte reste celui d’un conflit entamé en 2014 entre le gouvernement et ses alliés d’un côté et les rebelles houthis pro-iraniens de l’autre; une trêve conclue en 2022 est globalement respectée mais des violences ponctuelles persistent.
« En raison des risques et de l’escalade que représentent ces armes, qui menacent la sécurité et la stabilité, les forces aériennes de la coalition ont mené ce matin une opération militaire limitée visant les armes et les véhicules de combat qui avaient été déchargés des deux navires dans le port d’al-Mukalla », a rapporté l’agence officielle saoudienne SPA.
Selon SPA, les équipages de deux bateaux avaient désactivé leurs systèmes de suivi et déchargé une grande quantité d’armes et de véhicules de combat pour soutenir les forces du STC; l’opération n’a pas fait de victimes selon la même source. Cette évocation des livraisons pour le STC intervient tandis que des témoins font état de mouvements de véhicules dans le port et d’évacuation d’urgence dans les premières heures de la matinée.
Réaction américaine et implications régionales
Le chef de la diplomatie américaine, Marco Rubio, a appelé vendredi à la retenue, sans prendre parti entre l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, partenaires clés de Washington. Ces nouvelles tensions pourraient fragiliser davantage le Yémen, où la guerre civile a marginalisé les civils et aggravé la crise humanitaire. Le pays est confronté à des rivalités régionales et à des pressions internationales pour restaurer une forme de stabilité dans un territoire en proie à des violences et à des déplacements massifs.
« Les mesures prises par l’État frère des Émirats arabes unis (étaient) extrêmement dangereuses »
Le contexte demeure marqué par les affrontements entre le gouvernement et les Houthis, soutenus par l’Iran, et par des acteurs régionaux dont le STC qui cherche à influencer l’autorité dans le sud. Les Émirats arabes unis n’ont pas réagi dans l’immédiat à cette annonce, tandis que les autorités saoudiennes réaffirment leur opposition à une escalade et leur volonté de préserver la sécurité régionale. L’aide humanitaire et la stabilité du Yémen pourraient évoluer en fonction des développements diplomatiques à venir et des efforts internationaux pour maintenir des canaux de dialogue et un accès humanitaire dans un pays gravement affecté par le conflit.