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Selon une étude publiée par l’Institut de recherche sur la paix d’Oslo (Prio), l’année 2024 a été la plus meurtrière depuis 1946 en termes de conflits armés, dépassant déjà un record établi en 2023. Avec 61 conflits recensés dans 36 pays à travers le monde, cette année marque un changement structurel dans les dynamiques de violence globale, soulignant une fragmentation accrue des régions en conflit.
Une année particulièrement meurtrière et instable
Les chiffres montrent que, malgré une stabilité relative du nombre de morts liés aux combats, atteignant environ 129 000 personnes, 2024 figure comme la quatrième année la plus sanglante depuis la fin de la Guerre froide en 1989. La majorité des conflits recensés sont concentrés sur le continent africain, qui rassemble 28 des conflits étatiques, suivie par l’Asie avec 17, puis le Moyen-Orient avec 10. L’Europe et les Amériques ne sont touchées que par quelques conflits, avec respectivement trois et deux incidents majeurs.
Parmi les zones les plus touchées figurent l’Ukraine, Gaza et la région éthiopienne du Tigré. La guerre en Ukraine, débutée en 2022, continue d’alimenter la mortalité et la destruction dans la région, tandis que le conflit israélo-palestinien, notamment à Gaza, contribue également à ce bilan lourd. En Éthiopie, les affrontements dans la région du Tigré ont ravivé les violences, aggravant une situation déjà critique.
Une tendance à la fragmentation mondiale
Le rapport souligne qu’un peu plus de la moitié des États touchés sont impliqués dans plusieurs conflits simultanés, témoignant d’une fragmentation accrue des zones en crise. Le changement de tendance observé depuis une décennie s’inscrit dans une montée de la violence systémique selon l’étude. Selon Siri Aas Rustad, rédactrice principale du rapport, « ce n’est pas simplement un pic, c’est un changement structurel. Le monde aujourd’hui est beaucoup plus violent et fragmenté qu’il y a dix ans. »
Le rôle des grandes puissances et les risques d’un désengagement
Face à cette évolution alarmante, l’étude met en garde contre le risque de retrait ou d’isolationnisme de la part des grandes puissances, notamment les États-Unis. La spécialiste insiste : « Ce n’est pas le moment pour les États-Unis ni pour aucune grande puissance mondiale de se replier sur elle-même et de renoncer à l’engagement international. L’isolationnisme serait une erreur profonde aux conséquences humaines durables. »
Elle rappelle que l’histoire montre que l’appui international après 1945 a été essentiel pour maintenir une stabilité mondiale. La poursuite d’une solidarité internationale est donc cruciale face à la montée de la violence, qui menace la stabilité globale.