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À Ajaccio et Bastia, des manifestants réclament justice contre la mafia

by charles
France

Une double mobilisation antimafia a animé Ajaccio et Bastia samedi 15 novembre 2025, rassemblant des centaines à des milliers de manifestants. Organisée par une coordination d’une douzaine d’associations, elle visait à dénoncer l’emprise de réseaux criminels dans l’économie locale et à obtenir des mesures publiques plus fermes. Des slogans en corse, des hommages et des appels à la justice ont ponctué la journée et mis en lumière une volonté citoyenne de faire bouger les lignes.

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À Ajaccio et Bastia, des manifestants réclament justice et sécurité

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Manifestation antimafia en Corse à Ajaccio et Bastia

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Des banderoles affichant des slogans tels que « Assassini, maffiosi, fora » et « A maffia tomba, U silenziu dino » ont dominé le cortège, selon les témoignages recueillis par plusieurs rédactions. L’événement réunit une coordination antimafia inédite d’une douzaine d’associations, avec notamment les collectifs A Maffia no, a Vita ié et Massimu Susini, Via Campagnola, ainsi que les associations de défense de l’environnement U Levante et Le Garde.

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Le point de départ et les participants: Lara Marcellini, 27 ans, et André Leca, restaurateur de 63 ans, ont exprimé leur détermination à lutter contre les dérives mafieuses et à faire changer le climat de peur. La première manifestation antimafia de mars avait réuni entre 1 500 et 3 000 personnes; neuf jours plus tard, Pierre Alessandri, présent lors de ce rassemblement, avait été assassiné.

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« Nous sommes des désarmés », a lancé Jean-Toussaint Plasenzotti, fondateur du collectif Massimu Susini, ajoutant que « nous sommes la Corse de la civilisation, de la culture, de la légalité, la Corse qui veut qu’on règle le problème », face à une mafia décrite comme « prédation, l’exploitation, la menace, l’intimidation, la violence et la mort ». Les organisateurs ont souligné la volonté citoyenne de s’exprimer contre ces dynamiques et d’y mettre fin.

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Interrogé par l’AFPTV, André Leca a expliqué que « une immense majorité souffre de la réalité des dérives mafieuses » et que « il faut qu’elle s’exprime » pour « faire en sorte que la peur change de camp ». Des chiffres indicatifs sur l’ampleur de la mobilisation ont été avancés: en mars, la première marche antimafia avait réuni entre 1 500 et 3 000 personnes; neuf jours plus tard, Pierre Alessandri avait été assassiné.

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Cortège et banderole à Ajaccio et Bastia

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Réactions des autorités et suites

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Les procureurs de Bastia et d’Ajaccio ont affiché une volonté de durcir le ton contre les réseaux criminels. Jean-Philippe Navarre a parlé d’« une logique de harcèlement des groupes criminels », en « multipliant les enquêtes » dans « les secteurs sensibles des balades en mer, des travaux publics, de la restauration » et « en multipliant les contrôles administratifs », avec le préfet de Haute-Corse, afin d’identifier et viser les entreprises soupçonnées d’être tenues par la mafia.

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De son côté, Nicolas Septe, procureur d’Ajaccio, a assuré à l’AFP « soutenir ces éveils de conscience et ce qui permettra de rendre à chaque Corse sa liberté d’entreprendre ». Devant les préfectures, les préfets Éric Jalon à Ajaccio et Michel Prosic à Bastia sont sortis au passage de la manifestation. Sans s’adresser à la foule, Éric Jalon a exposé « l’engagement ferme et résolu de l’État pour avancer dans la lutte contre la criminalité organisée et les emprises mafieuses » via trois types d’actions: « sensibilisation des agents publics », « meilleur accompagnement des entreprises exposées à la criminalité organisée » et « meilleure coordination administration-justice ».

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« On veut être protégé », a insisté Jean-Toussaint Plasenzotti auprès du préfet. Une minute de silence en hommage aux victimes a ensuite été marquée avant que Jean-Dominique Musso, président régional du syndicat Via Campagnola, ne « réclame justice », avec émotion, pour Pierre Alessandri, en présence de sa veuve. « Tous les jours, je me dis mais pourquoi, pourquoi ? », lui a-t-elle confié, émue. « Les équipes enquêtent », a assuré le haut fonctionnaire. Pour Gilles Simeoni, président du conseil exécutif de Corse et « ami de fac du couple Alessandri », « c’était important d’être aux côtés d’une démarche citoyenne qui dit que la Corse veut vivre dans une société de liberté et de démocratie ». Il a salué une « mobilisation importante ».

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