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Abus animaux : une ferme britannique dénonce des sévices sur les porcelets

by Sara
Abus animaux : une ferme britannique dénonce des sévices sur les porcelets
Royaume-Uni

Une enquête exclusive révèle de graves maltraitances sur des porcelets au sein d’une ferme britannique appartenant à Cranswick, le plus grand fournisseur de porc des supermarchés au Royaume-Uni. Malgré une image soigneusement soignée de « l’agriculture responsable » mise en avant sur son site, la réalité dans l’une de ses exploitations s’avère être une série d’abus choquants filmés secrètement par un enquêteur discret.

Des abus animaux filmés en caméra cachée

Des enregistrements cachés réalisés à la ferme Northmoor dans le Lincolnshire montrent des scènes horrifiantes d’abus sur les porcs et porcelets. Parmi les images les plus terrifiantes, un ouvrier saisit un porcelet hurlant par les pattes arrière, le balance au-dessus de sa tête avant de le fracasser violemment contre le sol dur. D’autres séquences dévoilent des truies impuissantes frappées et battues avec des barres métalliques, ainsi que des mises à mort ratées laissant les animaux souffrir longtemps.

Un employé, après avoir échoué à tuer une truie avec un pistolet à tige perforante, confie à l’enquêteur infiltré : « Ne laisse personne te voir faire ce qu’on a fait ». Ces images démontrent un catalogue de violences incluant :

  • Des cochons griffés, frappés et des porcelets soulevés par les oreilles puis lâchés sur des sols durs.
  • Une carcasse de truie en décomposition laissée plusieurs jours, tandis qu’une autre est frappée à plusieurs reprises avec une latte métallique sous des insultes.
  • Des porcelets ayant subi le meulage brutal de leurs dents et l’amputation sauvage de leur queue, alors que Cranswick prétend éviter ces pratiques.
  • Des témoignages d’employés évoquant des coups de pied portés aux porcelets, certains affirmant que « tout le monde donne des coups de pied aux porcelets ».

Conditions de vie et pratiques interdites

Environ 6 000 cochons sont confinés en permanence dans des espaces exigus sans accès à l’extérieur, loin des champs verdoyants et des enclos spacieux illustrés sur le site de Cranswick. Les animaux y restent parfois sans jamais voir la lumière du jour avant d’être conduits à l’abattoir.

La société mère Cranswick expédie plus de 34 000 porcs à l’abattoir chaque semaine et a généré environ 170 millions d’euros de revenus issus du porc frais l’année dernière. Positionnant sa viande comme « hautement respectueuse du bien-être animal » et « durable », son site affirme : « Le bien-être animal est au cœur de notre activité. »

Toutefois, les vidéos montrent des employés tuant des porcelets en les fracassant contre des surfaces dures, une méthode interdite appelée « piglet thumping » (écrasement des porcelets), considérée comme un délit. Ces porcelets sont les plus faibles du lot, malades ou ne grandissant pas suffisamment vite pour être rentables, et sont supposés être ensuite incinérés ou transformés en nourriture pour animaux domestiques.

Huit cas d’écrasement ont été filmés, impliquant plusieurs employés et le responsable de la ferme. Un porcelet a même été vu haletant après avoir été violemment frappé.

Déni et réactions suite aux révélations

Andrew Pentecost, 39 ans, directeur de la ferme Northmoor, a été filmé utilisant cette méthode interdite. Il a déclaré à l’enquêteur : « Pour les petits porcelets, on peut utiliser la force brute, mais pas pour les gros, parce qu’ils sont trop lourds. »

Interrogé à son domicile, il a nié que l’écrasement de porcelets ait lieu sur la ferme, affirmant ne pas être au courant de tels actes et ne pas les approuver. Cependant, une autre séquence montre un employé insultant et frappant une truie avec une latte métallique, tandis qu’un autre reconnaît que certains collègues « donnent des coups de pied aux porcelets. »

Un panneau ironique affiché à la ferme indique : « Ne rentrez pas chez vous avant d’avoir résolu un problème que vous ne voudriez pas voir dans les médias demain. »

Ces images ont suscité l’indignation parmi les experts, députés et associations de défense animale. Une plainte a été déposée auprès des autorités compétentes pour violations répétées des lois sur le bien-être animal et la protection des consommateurs, ce qui pourrait entraîner une enquête criminelle.

Actions des enseignes et de Cranswick

Les supermarchés Sainsbury’s, Tesco, Morrisons et Asda ont suspendu leurs approvisionnements en provenance de cette ferme. Un porte-parole de Cranswick a annoncé une enquête urgente et la suspension des employés concernés, ainsi que de la ferme pour toute livraison de porcs en attendant l’issue des investigations.

Dr Alick Simmons, ancien vétérinaire en chef adjoint du gouvernement, a dénoncé ces pratiques comme « répétées et inefficaces », mettant en lumière un grave échec de la formation et de la supervision. Il a souligné que des méthodes plus humaines et légales existent et que ces abus n’ont pas leur place dans l’agriculture moderne.

La ferme détient la certification Red Tractor, garantissant supposément des normes strictes en matière de bien-être animal. Cette certification se retrouve sur les emballages de produits comme le bacon ou les saucisses vendus en supermarché, assurant aux consommateurs que la viande provient d’animaux élevés dans des conditions respectueuses.

Face à ces révélations, Red Tractor a annoncé la suspension immédiate de la certification de la ferme Northmoor, en attendant les résultats de leur propre enquête.

Ferme Northmoor où des travailleurs ont été filmés en train de maltraiter des porcelets

Contexte et réactions politiques

Cranswick, multinationale de 2,8 milliards d’euros, avait récemment signé un contrat de dix ans pour fournir la totalité du porc britannique à Sainsbury’s. Elle est également fournisseur de Tesco, Asda, Morrisons et d’autres enseignes. L’entreprise a réalisé un bénéfice avant impôts d’environ 210 millions d’euros l’an dernier, et son PDG, Adam Couch, a perçu un salaire de 3,9 millions d’euros.

Les révélations surviennent peu après le rejet par les autorités locales de son projet controversé d’« usine agricole » en Norfolk, qui devait accueillir 870 000 poulets et 14 000 porcs, face aux craintes environnementales et aux nombreuses plaintes des riverains.

Plusieurs députés ont condamné fermement ces images. Tim Farron, ancien chef des Libéraux-Démocrates, a annoncé la soumission d’une question écrite au Parlement pour exiger des mesures contre cette pratique illégale et barbare. Il a déclaré être « horrifié » que ces actes inhumains aient lieu au Royaume-Uni, un pays réputé pour ses normes élevées de bien-être animal.

Adrian Ramsay, co-leader du Parti Vert, a dénoncé l’inaction répétée du gouvernement face à ces abus, soulignant l’échec des contrôles et des sanctions. Sir Roger Gale, patron de la Conservative Animal Welfare Foundation, a insisté sur la nécessité que les consommateurs puissent avoir confiance dans la provenance et la qualité humaine de leur alimentation.

Du côté travailliste, Irene Campbell s’est dite « consternée » par ces abus, tandis que Terry Jermy, opposant au projet de ferme industrielle, a appelé à un renforcement des normes et contrôles en la matière.

Engagements et contradictions de Cranswick

Sur son site, Cranswick met en avant son engagement à maintenir des normes élevées de bien-être animal et affirme reconnaître les animaux comme des êtres sensibles capables de vivre des expériences émotionnelles positives. La politique de l’entreprise interdit théoriquement la contention des cochons, le meulage des dents et la coupe des queues, pourtant toutes observées à Northmoor.

Adam Couch, PDG, avait souligné en 2019 après la réception d’un prix de bien-être animal que cette cause lui tenait à cœur ainsi qu’à celle des clients, faisant du progrès une priorité constante de l’entreprise.

Réactions des supermarchés

Les principales enseignes concernées ont condamné ces pratiques :

  • Sainsbury’s a qualifié ces traitements d’« inacceptables » et affirmé qu’ils n’ont pas leur place dans leur chaîne d’approvisionnement.
  • Tesco a déclaré prendre très au sérieux toute information relative à un mauvais traitement et exiger de ses fournisseurs le respect de normes strictes.
  • Morrisons a exprimé son profond souci pour le bien-être animal et jugé ces allégations choquantes.
  • Asda a rappelé ses politiques claires sur le sujet et salué la réaction rapide de Cranswick.

Ces enseignes se retrouvent confrontées à une image contrastée entre les photographies bucoliques de porcelets gambadant en plein air affichées sur les sites internet et la dure réalité des conditions d’élevage filmées en caméra cachée.

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source:https://www.dailymail.co.uk/news/article-14699109/farm-supplying-Tesco-Sainsburys-Asda-piglets-beaten-death.html?ns_mchannel=rss&ns_campaign=1490&ito=1490

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