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Accord historique entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite : une vente d’armes de 142 milliards de dollars
L’administration du président américain Donald Trump a annoncé un investissement de 600 milliards de dollars de la part de l’Arabie Saoudite aux États-Unis. Cette somme inclut un accord de vente d’armes d’une valeur de 142 milliards de dollars, ainsi que des partenariats technologiques majeurs.
Selon une fiche d’information publiée mardi par la Maison Blanche, cet accord, qui comprend également une collaboration dans les domaines de l’énergie et du développement minier, constitue la plus grande vente d’armes jamais réalisée entre les deux pays.
Un nouveau chapitre dans les relations économiques et militaires
Ce pacte marque un approfondissement des liens économiques et militaires entre les États-Unis et l’Arabie Saoudite, une tendance qui perdure depuis plusieurs décennies sous les administrations républicaines comme démocrates.
Donald Trump se trouvait mardi à Riyad, capitale saoudienne, dans le cadre d’une tournée au Moyen-Orient. Cette visite est la première grande tournée internationale de son second mandat présidentiel. Il prévoit également de se rendre au Qatar et aux Émirats arabes unis plus tard dans la semaine.
Cette visite a déjà ravivé les critiques concernant un possible usage de la diplomatie pour faire avancer des intérêts personnels, notamment autour du transfert proposé d’un avion de luxe d’une valeur de 400 millions de dollars du Qatar au Département de la Défense américain.
Un précédent marquant et des tensions persistantes
Lors de son premier mandat en 2017, Trump avait également inclus l’Arabie Saoudite dans sa première grande tournée internationale, concluant à cette occasion un contrat d’armement de plusieurs milliards de dollars.
Cependant, l’assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat d’Istanbul a provoqué une vague d’indignation mondiale, mettant brièvement en péril les relations bilatérales. Les autorités américaines ont imputé ce meurtre à des forces liées au prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Modernisation militaire et investissements stratégiques
L’accord signé mardi vise à moderniser les forces armées saoudiennes avec des équipements et services de pointe fournis par plus d’une douzaine d’entreprises américaines de défense.
Hashem Ahelbarra, correspondant d’Al Jazeera à Riyad, souligne que l’Arabie Saoudite investit massivement dans son armée depuis plusieurs années.
Mais le nouveau contrat ne se limite pas à la coopération sécuritaire. Il prévoit également un investissement saoudien de 20 milliards de dollars dans les infrastructures énergétiques et les centres de données dédiés à l’intelligence artificielle aux États-Unis, ce qui représente une injection importante dans des secteurs étroitement liés à l’administration Trump.
Les entreprises américaines sont donc en bonne position pour bénéficier de ce partenariat.
Une ambition saoudienne dans l’intelligence artificielle
- L’Arabie Saoudite aspire à devenir l’un des principaux investisseurs mondiaux dans le domaine de l’intelligence artificielle.
- De nombreux dirigeants de grandes entreprises technologiques se sont déplacés à Riyad dans l’espoir d’obtenir des contrats issus de cet accord.
Le pacte mentionne également une collaboration sur les infrastructures énergétiques et les investissements miniers, sans toutefois fournir de détails précis.
Contexte géopolitique et enjeux diplomatiques
Plusieurs administrations américaines, y compris celle de Trump lors de son premier mandat, ont utilisé la perspective d’une coopération renforcée en matière de sécurité et de ventes d’armes pour encourager l’Arabie Saoudite à normaliser ses relations diplomatiques avec Israël.
Jusqu’à présent, ces deux pays n’ont jamais établi de liens diplomatiques officiels. Toutefois, sous la présidence Trump, une série d’accords baptisés « Abraham Accords » ont permis à Israël de renforcer ses relations avec plusieurs États du Moyen-Orient, notamment les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan.
Le royaume saoudien reste toutefois un obstacle à cette normalisation, qui serait considérée comme un succès majeur pour la seconde administration Trump.
Les conflits régionaux compliquent la normalisation
La guerre en cours à Gaza a fortement compliqué ces efforts diplomatiques. Des experts des Nations unies ont estimé que les actions d’Israël à Gaza sont « compatibles avec un génocide ». Par ailleurs, l’Afrique du Sud a porté des accusations similaires devant la Cour internationale de justice.
La Cour pénale internationale a également émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et l’ancien ministre de la Défense Yoav Gallant pour des accusations de crimes de guerre.
La montée du nombre de victimes et les allégations de violations des droits humains ont suscité une vive indignation dans la région. Elles renforcent la position ferme de Riyad : la normalisation des relations avec Israël ne doit intervenir que dans le cadre d’un accord global portant sur un État palestinien, une condition à laquelle Israël reste opposé.