Table of Contents
Alors que le président français Emmanuel Macron a réaffirmé que l’accord était « inacceptable en l’état », le traité UE-Mercosur pourrait être signé dans la journée. La Commission européenne devra ensuite obtenir sa ratification avec l’approbation d’au moins 15 États membres représentant 65 % de la population de l’UE.
Un marché de 700 millions de consommateurs
Le traité UE-Mercosur est un accord commercial que l’Union européenne souhaite établir avec des pays d’Amérique latine. Les discussions ont débuté en 1999 et ce traité vise à supprimer la majorité des droits de douane entre les deux régions, créant ainsi un espace de plus de 700 millions de consommateurs.
Le Mercosur, qui signifie « marché commun du sud », a été créé en 1991 et regroupe cinq pays : Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et, depuis 2023, la Bolivie. Le Venezuela, quant à lui, est suspendu depuis 2016. Cependant, le traité UE-Mercosur n’inclut pas ces deux derniers pays.
Si le traité était adopté, il permettrait aux pays sud-américains d’exporter vers l’Europe des produits comme la viande, le sucre, le riz et le miel, tandis que l’UE pourrait exporter ses voitures, machines et produits pharmaceutiques, d’où le surnom d’accord « viande contre voitures ».
La filière agricole inquiète
Après un accord « politique » en 2019 entre l’UE et les pays du Mercosur, l’opposition de plusieurs pays, y compris la France, a freiné son adoption définitive.
Les éleveurs bovins français expriment leurs inquiétudes, soutenus par les syndicats agricoles espagnols et d’autres organisations européennes. L’économiste Maxime Combes souligne que « l’élevage français ne sera pas concurrentiel par rapport à l’élevage brésilien ». Il met en avant les difficultés à garantir le respect des normes environnementales et de sécurité alimentaire, en raison des tracés complexes des produits importés provenant d’une région avec des normes moins strictes.
La France en quête d’une « minorité de blocage »
Les décisions qui seront prises ce vendredi sont désormais cruciales. Si un accord est signé, la Commission européenne devra obtenir sa ratification avec le soutien d’au moins 15 États membres représentant 65 % de la population de l’UE, puis obtenir une majorité au Parlement européen.
La France s’efforce depuis plusieurs semaines de rallier d’autres pays européens pour constituer une « minorité de blocage », avec l’appui récent de la Pologne. Des sources gouvernementales ont également indiqué que l’Italie ne signerait pas l’accord en l’état, tandis que l’Autriche et les Pays-Bas ont déjà exprimé leurs réserves.