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Le réalisateur Christophe Ruggia a été condamné, lundi 3 février, à quatre ans de prison, dont deux fermes, avec un aménagement par la pose d’un bracelet électronique. Cette décision a été accueillie avec soulagement par de nombreux soutiens d’Adèle Haenel, qui avait révélé, en 2019, avoir été victime d’agressions sexuelles mineures en marge du film *Les Diables*. Au tribunal judiciaire de Paris, des militantes féministes ainsi que des citoyennes se sont mobilisées pour assister à l’énoncé du jugement.
Soutien d’Adèle Haenel
À la sortie du tribunal, des dizaines de soutiens, venus pour acclamer Adèle Haenel, ont quitté la salle d’audience en premier. La comédienne, silencieuse, a été suivie par Judith Godrèche, qui a déclaré : « Ce qui est important surtout, c’est que le projecteur puisse se braquer sur toutes les femmes qui, elles, n’obtiennent pas justice ou dont la parole est écrasée. La voix d’Adèle est l’écho de la voix de toutes sortes de femmes anonymes pour qui il n’y aura jamais de verdict. »
Des voix qui se lèvent
La réalisatrice Céline Sciamma était également présente, tout comme Marine Turchi, la journaliste de Mediapart à l’origine de la révélation de ce dossier. Sciamma a rappelé le contexte de l’enquête de 2019 : « Quand on fait cette enquête, on est, en France, au niveau de la ‘tribune Catherine Deneuve’ qui défend la liberté d’importuner. Cette parole d’Adèle Haenel a ouvert la voie. » Elle a exprimé sa satisfaction de voir la société et la justice s’emparer de cette affaire.
Le sentiment de justice
Parmi les soutiens, beaucoup étaient des inconnus, comme Joanna, une étudiante en cinéma, qui a exprimé son soulagement : « Pour une fois, on écoute les victimes. Ça fait du bien de savoir que nous, on peut être protégées par cette industrie et que, parfois, elle n’est pas si mauvaise que ça. C’est pour ça que cette femme, c’est notre modèle au quotidien. » En attendant le procès en appel, d’autres dossiers seront instruits, et un mouvement a commencé.
Conséquences pour Christophe Ruggia
L’avocate de Christophe Ruggia, Fanny Collin, a laissé entendre que son client avait l’intention de faire appel. De plus, le réalisateur a été interdit d’exercer toute activité en lien avec des mineurs pendant cinq ans.
